Les levures du genre Candida sont des agents de sepsis nosocomiaux fréquents en réanimation qui ont conduit à un élargissement des indications d’antifongiques dans le cadre de traitements préventifs ou empiriques. L’impact de cette utilisation importante d’antifongique sur la flore fongique est mal connu. Notre objectif était d’évaluer l’évolution de la distribution des Candida spp. dans notre unité de réanimation chirurgicale (ReaC) sur une période de 8ans.

Après accord institutionnel et inscription à la CNIL, les données anonymisées suivantes des patients admis une première fois en ReaC entre 2005 et 2012, issues des bases informatique des services de mycologie, de pharmacie et du département d’information médicale ont été analysées : (1) prélèvements mycologiques, issus d’un suivi hebdomadaire de 5 sites (oropharyngé, rectal, gastrique, trachéal et urinaire), permettant le calcul d’un Index de Colonisation (IC) ; (2) consommation d’antifongiques, exprimée en dose définie journalière (DDJ) pour 1000jours d’hospitalisation ; (3) données administratives, diagnostics et actes réalisés dans le service. L’analyse de l’évolution des données au cours du temps était réalisée par un test de tendance de Chi² ou de Kruskal Wallis. Un p<0,05 est considéré significatif.

Soixante-douze pour cent des 3563 patients inclus ont bénéficié d’au moins une série de prélèvements. 31 171 échantillons ont été analysés, dont 30 % étaient positifs. Les caractéristiques cliniques des patients ne s’étaient pas significativement modifiées durant les 8 années d’étude. La consommation d’antifongiques a varié durant cette période avec une augmentation de la consommation de caspofungine et une diminution de celle du fluconazole (Tableau 1). La flore des Candida ne s’est pas significativement modifiée au cours du temps (Tableau 1).

L’épidémiologie de Candida spp. ne s’est globalement pas modifiée sur la période d’étude 2005–2012 malgré l’importance de la prescription d’antifongique dans notre ReaC sur la période d’étude.