On parle de harcèlement scolaire lorsqu'un élève est soumis de manière répétée et à long terme à des comportements intentionnellement agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser, le mettre en difficulté et établir une relation dominant-dominé de la part d'un ou de plusieurs élèves. Ce phénomène est ancien mais l'intérêt porté en France est récent. Il concerne 15 à 20 % des élèves. Avec les nouvelles technologies, c'est le cyberharcèlement qui prend aussi beaucoup d'ampleur et qui atteint dans certaines études 25 % d'enfants concernés. Le point de départ du harcèlement est la perception, chez la future victime, d'une différence jugée dérangeante par le ou les agresseurs. Leur objectif va alors être de s'en moquer. La victime le plus souvent a du mal à comprendre l'attitude du harceleur et cette incompréhension provoque une sidération de sa pensée l'empêchant de se défendre correctement. Les protagonistes reconnaîtront qu'ils partagent les mêmes problèmes mais que la gestion de ces mêmes difficultés est radicalement différente. Il n'existe pas de signe pathognomonique du harcèlement, les signes d'alertes sont un changement de comportement à la maison et des attitudes d'évitement à l'école, telles que des retards, des oublis fréquents du matériel scolaire, des visites multiples à l'infirmerie, un refus des cours d'éducation physique et sportive (EPS). Les conséquences pour l'enfant sont l'apparition d'une anxiété avec un risque de déscolarisation et de phobie scolaire. Des symptômes dépressifs sont fréquemment retrouvés avec un risque à moyen terme de tentative de suicide. La prise en charge commence juste à se développer en France. Il est d'abord nécessaire de reconnaître les cas de harcèlement et une prévention passe par la formation des enseignants mais aussi par une sensibilisation des élèves en utilisant des médiateurs.