Onchocercose - 01/01/99
Service de parasitologie et mycologie, UFR de médecine des Antilles et de la Guyane, centre hospitalier général de Cayenne, campus Saint-Denis, avenue d'Estrées, 97336 Cayenne Guyane
Service de parasitologie et mycologie, UFR de médecine Victor-Segalen Bordeaux 2, 146, rue Léo Saignat 33076 Bordeaux cedex et CHU Saint-André Bordeaux France
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Résumé |
Onchocerca volvulus est un nématode spécifique de l'homme dont les adultes et les embryons (microfilaires) se localisent dans le derme et le tissu sous-cutané, soit libre, soit inclus dans des nodules fibreux. L'onchocercose est largement endémique en Afrique intertropicale, prédominant dans sa partie occidentale et centrale où, jusqu'à un passé récent, elle représentait un grave problème de santé publique et un obstacle au développement socioéconomique des régions infectées. Cette filariose est plus limitée en Amérique latine. Il en existe un foyer au Yémen. La transmission est assurée par les femelles de simulies, insectes diptères dont les gîtes larvaires sont inféodés aux cours d'eau à courant rapide. Les conséquences pathologiques dépendent de l'importance et de la durée de l'infestation, mais aussi des souches filariennes ainsi que de la réceptivité du sujet. On différencie classiquement une onchocercose « type savane » et une onchocercose « type forêt » au plus faible retentissement oculaire. Cette filariose doit être évoquée non seulement chez les autochtones mais également chez les expatriés vivant ou ayant vécu en zone d'endémie.
Les atteintes cutanées résultent d'un prurit chronique avec, à la longue, des modifications de la peau : atrophie mais aussi hypertrophie, troubles de la pigmentation. Les atteintes ganglionnaires de la région inguinocrurale ne sont pas rares. Les microfilaires dermiques ont tendance à migrer dans les tissus oculaires, source d'une riche pathologie. La kératite sclérosante, la choriorétinite et l'atrophie du nerf optique constituent les atteintes graves pouvant aboutir à la cécité.
Le diagnostic est avant tout parasitologique : mise en évidence à partir d'un prélèvement cutané des microfilaires, plus rarement des vers adultes au sein d'un nodule. L'utilisation d'antigènes recombinants pour le sérodiagnostic ainsi que le recours aux techniques de biologie moléculaire améliorent les performances du diagnostic biologique indirect, mais leur utilisation en pratique courante reste limitée.
L'ivermectine (Mectizan®) est le médicament de choix, aussi bien à titre individuel que pour la lutte anti-onchocerquienne malgré son absence d'action lytique sur les filaires adultes. Il s'administre en prise unique de 150 mg/kg, renouvelée si nécessaire tous les 6 ou 12 mois.
Au cours des deux dernières décennies, on a assisté à un déclin de l'onchocercose. Mais cela n'a été obtenu qu'au prix d'efforts prolongés coordonnés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : tout d'abord des actions de lutte antivectorielle menées à grande échelle en Afrique de l'Ouest puis une chimiothérapie de masse par ivermectine à la fois dans les foyers africains et américains.
Plan
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