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Préface - 16/11/17

Doi : 10.1016/B978-2-294-74916-2.09990-2 
Philippe Neyret, Jean-Noël Argenson

Cher Lecteur,

La prothèse totale de genou (PTG) de première intention tient désormais une place majeure dans la chirurgie orthopédique, certains en ayant fait leur activité quasi exclusive. Cela correspond aussi à un nouveau besoin eu égard au nombre sans cesse croissant de patients que les chirurgiens orthopédistes doivent et devront prendre en charge en cas d’atteinte arthrosique ou rhumatisante de l’articulation du genou. C’est également un ouvrage nécessaire car la première qualité qu’impose notre métier est le caractère reproductible de l’acte chirurgical, d’un patient à un autre mais également d’un chirurgien à un autre. Éditer une monographie sur les prothèses du genou est un défi tant les aspects à aborder sont multiples.

D’emblée, les éditeurs ont pris le parti de souligner la place essentielle de la prise en charge périopératoire. Si certains ont pu penser que les progrès viendraient principalement des aspects techniques, c’est en fait la prise en charge peropératoire qui a permis les avancées les plus remarquables ces dernières années. Nous avons progressivement réalisé que la prise en charge effective de la douleur postopératoire immédiate était le garant de la qualité de la récupération fonctionnelle, et tout comme la spécialisation des chirurgiens orthopédistes s’est imposée, celle de nos collègues médecins anesthésistes a vu progressivement le jour en matière de gestes locaux et de protocoles généraux. Au bout de la chaîne, le grand bénéficiaire est le patient, et notre préoccupation doit être centrée sur l’évaluation de la qualité des résultats des arthroplasties. Un des paramètres d’évaluation très significatif est la durée moyenne de séjour de nos patients opérés d’une PTG que l’on a vu fondre presque indépendamment des techniques. Ce paragraphe permet de souligner qu’une bonne partie du succès se joue avant l’intervention. Il est également important de bien évaluer les attentes des patients, qui peuvent être très différentes d’un patient à l’autre de manière à proposer à chacun une solution permettant de répondre au mieux à ses attentes.

Choisir le bon implant, sa contrainte, le type de fixation, sa cinématique doit rester la décision exclusive du chirurgien. Les choix sont multiples, mais il n’est pas possible de disposer de toute une gamme, toutes les options à tout moment, pour des aspects pratiques et économiques évidents. L’un des aspects essentiels est de choisir le bon implant pour notre patient. Le chirurgien doit pouvoir planifier son intervention afin de disposer, lors de l’intervention, de l’ensemble des solutions lui permettant de s’adapter au plus près à l’anatomie, la cinématique, la qualité osseuse du genou qu’il aura à traiter.

Implanter une PTG répond à des principes édictés depuis les années 1980. Néanmoins, ils sont remis en cause et doivent être régulièrement discutés. La technique de mise en place correspond à une forme de connaissance en rond, une équation à multiples variables, à un puzzle dans lequel on introduit une nouvelle pièce. Chacun des facteurs, rotation, surfaçage ou non de la rotule, alignement, etc. a une influence sur l’autre. Il existe une interdépendance de ces facteurs. Il n’est pas question ici de simples recettes. La mise en place doit être bien comprise, la «comprehensive surgery». C’est le chirurgien qui doit guider l’instrumentation et non le contraire, pour cela, la bonne connaissance de chaque geste et de ses conséquences est importante pour la gestion des espaces, l’équilibre des parties molles et le positionnement des implants.

C’est dans ce contexte que sont abordées les situations particulières liées à l’étiologie de la destruction articulaire et les antécédents qui peuvent poser des problèmes spécifiques dans le choix de l’implant et de la technique proposée. Bien analyser un cal vicieux, une déformation sévère en valgus, une atteinte bilatérale permet d’anticiper les difficultés attendues. De cette analyse naîtra la solution individuelle la mieux adaptée, que ce soit en termes d’approche chirurgicale, de correction osseuse associée, ou de contrainte adaptée.

La satisfaction du patient, son niveau d’activité, ses attentes sont désormais partie intégrante du résultat. De nouveaux scores ont été développés. Nous devons les utiliser et les proposer à nos patients dans le cadre d’une autoévaluation dont le caractère plus objectif s’est imposé. Les douleurs résiduelles rapportées, parfois invalidantes, de même que la limitation de la fonction après PTG a soulevé des questions nouvelles dans l’analyse des résultats. Cette évaluation précise et maintenant méthodique permet également d’éviter les escalades thérapeutiques et renforce le chirurgien dans la bonne indication de reprise prothétique lorsque la cause de l’échec est parfaitement identifiée. Il reste indiscutablement une marge de progression pour la chirurgie prothétique du genou. Utiliser les bons paramètres d’évaluation incite le chirurgien à trouver des solutions afin d’améliorer le taux de satisfaction de ses patients.

Sébastien Lustig et Sébastien Parratte ont su relever le défi afin d’envisager la PTG sous ses différentes facettes avec la contribution d’experts qui nous transmettent leur connaissance, leur expérience et l’état de l’art dans ce domaine fascinant. Chacun, expert ou non, y trouvera les ingrédients nécessaires à la bonne approche du patient, la bonne évaluation de son genou, les principes chirurgicaux de base ou particuliers selon l’étiologie et, enfin, l’analyse objective du résultat.

Cette monographie témoigne des très larges progrès effectués ces trois dernières décennies. Puisse-t-elle aussi susciter des recherches qui visent à améliorer la condition de nos patients.



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