Dracunculose ou filariose de Médine - 01/01/01
Service de parasitologie et mycologie, Équipe JE 2188 UFR de médecine des Antilles et de la Guyane, centre hospitalier de Cayenne Andrée Rosemon 97306 Cayenne Guyane française b.carme@nplus.gf
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Résumé |
La dracunculose est une affection parasitaire des régions tropicales chaudes et sèches de l'hémisphère Nord. Cette parasitose fut longtemps source d'incapacité fonctionnelle et d'immobilisation prolongée au sein de communautés rurales ne disposant pas d'eau de boisson salubre. Sa répartition géographique s'est considérablement restreinte suite à la campagne de lutte puis d'éradication menée sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1985. Présente désormais seulement en Afrique noire, le nombre de sujets atteints est inférieur à 100 000 par an depuis 1997 alors qu'il était de 3,5 millions en 1986. Mais son éradication, envisagée initialement pour 1995, n'a pu être obtenue à ce jour (juin 2000). L'objectif à moyen terme reste plausible. En effet, les particularités épidémiologiques de cette parasitose sont en théorie défavorables au maintien du cycle : durée de vie limitée du parasite (1 an en moyenne), période d'infectivité réduite, absence de réservoir de parasite animal, hôte intermédiaire obligatoire spécifique, sujet infectant aisément repérable, moyens de protection simples et efficaces, aussi bien à titre collectif qu'à titre individuel. « Dracunculus medinensis » est un nématode dont la femelle mature mesure près de 1 m de long et se localise dans le tissu cellulaire sous-cutané. Elle est à l'origine d'abcès sous-cutanés, de phlegmon des parties molles, voire de tétanos du fait des surinfections bactériennes des lésions cutanées provoquées par la sortie du ver 1 an environ après la contamination. Cette sortie, très douloureuse, a lieu dans plus de 90 % des cas au niveau des membres inférieurs avec une prédilection particulière pour la cheville et les pieds. Certaines migrations inhabituelles ou manquées sont à l'origine de complications mécaniques ou réactionnelles dont la gravité dépend du lieu d'errance du ver. Des infections abortives restent asymptomatiques et la mort de la filaire in situ peut être authentifiée a posteriori en cas de calcification. Le diagnostic n'est porté habituellement qu'au moment de l'émergence du ver mais il peut l'être également suite à des explorations radiologiques ou chirurgicales. Le traitement médical est purement symptomatique. La prévention et le traitement des surinfections bactériennes sont primordiales. La mesure curative essentielle reste l'extraction manuelle lente et précautionneuse du ver. Un acte chirurgical est parfois nécessaire. La prophylaxie est d'une grande simplicité théorique : ne pas absorber d'eau provenant de puits ou de mares potentiellement infectés. À l'échelon collectif, les moyens d'action ne manquent pas, mais c'est leur mise en application dans des zones reculées et déshéritées qui représente la difficulté essentielle.
Mots-clés : dracunculose, ver de Guinée
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