Prévalence des troubles du comportement alimentaire au cours de la période 2000-2018 : une revue systématique de la littérature - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Épidémiologie.
Introduction et but de l’étude |
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont des perturbations sévères, qui peuvent conduire à de multiples complications tant psychologiques que somatiques et sont susceptibles d’impacter la qualité de vie et la mortalité du patient. Les TCA les mieux caractérisés sont l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. Les TCA constituent un réel problème de santé publique.
L’objectif de ce travail est de donner une vue exhaustive des études s’intéressant à la prévalence des différents TCA et d’étudier l’évolution de ces prévalences au cours de la période d’études.
Matériel et méthodes |
La recherche dans la littérature scientifique a été menée suivant les directives PRISMA et limitée aux études publiées en anglais ou français entre 2000 et 2018. Tous les types de prévalence ont été intégrés dans cette revue : instantanée, sur 12 mois, à vie. Selon ces critères d’inclusion, cette recherche a permis de sélectionner 94 études avec un diagnostic précis de TCA (déterminé par interview ou selon une classification internationale : ICD et DSM) et 27 études avec un diagnostic de TCA classés en catégories larges (déterminé grâce au SCOFF ou EAT).
Résultats et analyse statistique |
Dans les 94 études avec un diagnostic précis, les moyennes pondérées de prévalences à vie de l’ensemble des TCA étaient 8,4 % pour les femmes et 2,2 % pour les hommes. Pour les prévalence sur 12 mois de l’ensemble des TCA, les moyennes pondérées étaient de 3,8 % pour les femmes et 0,7 % pour les hommes. Pour les prévalence instantanée de l’ensemble des TCA, les moyennes pondérées étaient de 5,7 % pour les femmes et de 2,2 % pour les hommes. Selon les continents, les moyennes pondérées de prévalences instantanées étaient de 4,6 % en Amérique, 2,2 % en Europe et 3,5 % en Asie. Par ailleurs, 27 autres études ont reporté la prévalence des TCA classés en catégories larges ; les moyennes pondérées pour le total des TCA étaient de 19,4 % chez les femmes (6,5 %>36 %) et de 13,8 % pour les hommes (3,6 %–27,1 %). Pour finir, la moyenne pondérée des prévalences instantanées (avec diagnostic précis) augmenterait au cours de la période d’étude, progressant de 3,5 % de 2000–2006 à 7,8 % de 2013–2018.
Conclusion |
Cette revue a permis de mettre en évidence que le manque de standardisation des études de prévalence des TCA (outils diagnostic/d’évaluation) et l’évolution des différentes classifications rendent complexes l’intégration de toutes les données de prévalence. Néanmoins, les études les plus récentes confirment que les TCA sont de plus en plus répandues dans le monde entier, en particulier chez les femmes. En effet, durant la période 2000–2018, une tendance à l’augmentation de la prévalence des TCA est observée. Cette revue souligne donc le véritable défi permanent que constitue les TCA pour la santé publique et les professionnels de santé.
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Vol 33 - N° 1
P. 112 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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