Comparaison des facteurs et comportements associés aux trois categories de trouble du comportement alimentaire : restrictif, boulimique et compulsif - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Epidémiologie.
Introduction et but de l’étude |
De multiples études se sont intéressées aux facteurs associés aux troubles du comportement alimentaire (TCA) mais très peu ont comparé simultanément les 3 principales catégories de TCA : restrictif (R), boulimique (B) et compulsif (C).
Le but de l’étude était de comparer les facteurs de survenue et les comportements associés aux 3 groupes de TCA.
Matériel et méthodes |
Tous les nouveaux patients avec un TCA du service de nutrition du CHU de Rouen entre mai 2013 et mai 2018 ont complété un auto-questionnaire recueillant les caractéristiques sociodémographiques, les comportements à risque (tabac, alcool, cannabis, cyberaddiction), la survenue d’événements majeurs au cours de la vie, la dépression et l’anxiété, les scores EDI-2 et le ROME III. Les patients ont été classés en 3 catégories larges de TCA : R, B et C. L’analyse univariée a été réalisée avec les tests de Student, du Chi2, exact de Fisher et ANOVA, l’analyse multivariée à l’aide de modèles de régression logistique.
Résultats et analyse statistique |
Le groupe R comprend 71 patients (28,4 %), B 22 (8,8 %) et C 157 (62,8 %). Les patients R et B sont significativement plus jeunes que les patients C (R : 31,1 ans ; B : 32,0 ; C : 38,8 ; p<0,001). La proportion d’hommes est plus élevée chez les patients C que chez les patients R et B (R : 4,2 % ; B : 4,5 % ; C : 18,5 % ; p<0,005). Il n’existe pas de différence significative pour la consommation de tabac (total : 24,1 % ; p=0,44), d’alcool (total : 13,8 % ; p=0,13), de cannabis (total : 1,6 % ; p=1) et dans l’utilisation d’internet (score d’Orman) (total : 1,9 ; p=0,82). Concernant les événements majeurs liés à la vie, après ajustement sur l’âge et le sexe, plus de patients C ont vécu une perte d’emploi (AOR(IC95 %) : 2,26(1,14–4,67) ; p=0,02) et ont eu une ou plusieurs naissances (AOR(IC95 %) : 2,38(1,16–4,96) ; p=0,02) que les patients R. L’anxiété est plus fréquente chez les patients R et B que les patients C (R : 66,2 % ; B : 68,2 % ; C : 45,2 % ; p<0,005). Il n’existe pas de différence significative pour la dépression (R : 32,4 % ; B : 36,4 % ; C : 31,6 % ; p=0,85). Les patients R sont plus perfectionnistes que les patients B et C (R : 7,2 ; B : 6,2 ; C : 5,2 ; p<0,01) et ont plus peur de la maturité que les patients C (R : 6,5 ; B : 5,9 ; C : 5,3 ; p<0,05) selon le score EDI-2. Les patients R et B sont plus susceptibles de présenter le syndrome de l’intestin irritable (R : 35,2 % ; B : 50,0 % ; C : 14,8 % ; p<0,001).
Conclusion |
Dans cette étude, la prévalence de plusieurs facteurs diffère selon le type de TCA. Si aucune différence significative n’existe pour les comportements addictifs, la survenue d’événements majeurs est généralement plus fréquente chez les patients C. À l’inverse, l’anxiété est plus fréquente chez les patients R, pouvant être liée à leur profil psychologique, plus perfectionnistes et avec une peur de la maturité plus fréquente.
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Vol 33 - N° 1
P. 16 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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