Signature lipidique précoce du déclin cognitif chez le sujet âgé - 16/03/19
Consortium européen D-CogPlast (JPI HDHL)
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Résumé |
Discipline |
Épidémiologie.
Introduction et but de l’étude |
Le tissu cérébral est constitué à 60 % de lipides, en particulier de lipides polyinsaturés. Des anomalies lipidiques du tissu cérébral ont été rapportées dans la maladie d’Alzheimer et lors du vieillissement. Des variations du pool de lipides circulants, qui peuvent refléter, à la fois, des facteurs étiologiques (expositions environnementales et métabolisme) et les désordres neurobiologiques sous-jacents (comme la neuro-dégénérescence) ont également été associés au déclin cognitif. Le développement de la lipidomique offre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre les perturbations lipidiques impliquées dans le vieillissement cérébral. À ce jour, la plupart des études, de par leur caractère transversal ou leur suivi court, ont plus vraisemblablement capturé des conséquences des désordres neurobiologiques plutôt que des facteurs étiologiques. Notre objectif était d’identifier, chez des personnes âgées non-démentes de la cohorte des 3 cités (3C), une signature lipidique précoce d’un déclin cognitif survenant dans les 12années suivant le dosage sanguin.
Matériel et méthodes |
Nous avons construit un cas témoin niché dans la cohorte 3C Bordeaux (taille d’échantillon ciblée∼400 participants), parmi les 1293 participants (≥65 ans) non déments et ayant accepté un prélèvement sanguin à l’inclusion en 1999–2000 et suivis sur le plan cognitif jusqu’à 12 années. Nous avons estimé les pentes individuelles de déclin cognitif en appliquant un modèle linéaire mixte aux mesures répétées d’un score composite incluant 5 tests cognitifs, et nous avons identifié les 220 sujets avec les pentes les plus importantes ; parmi eux, 209 participants ont été appariés avec succès à 209 témoins avec une cognition plus stable (pente> pente médiane) et de même âge, sexe et niveau d’études. L’analyse lipidomique a permis de quantifier 752 espèces de lipides appartenant à une quinzaine de classes différentes. Le profil lipidique le plus associé au déclin cognitif a été identifié par régression LASSO pour données appariées (ajusté sur l’IMC, le nombre de médicaments régulièrement consommés, et le niveau cognitif à l’inclusion) combinée à un ré-échantillonage bootstrap.
Résultats et analyse statistique |
Nous avons identifié une signature lipidique du déclin cognitif incluant 31 lipides, principalement des glycérophospholipides (phosphatidylcholines (PC), phosphatidylethanolamines (PE), phosphatidylinositols (PI) et leurs dérivés -éthers), quelques sphingolipides, glycérolipides et esters de cholestérol. Malgré quelques espèces divergentes, nous avons observé une tendance à des niveaux sanguins augmentés en PE et PI et diminués en PC chez les cas avec déclin cognitif substantiel par rapport aux témoins. La signature lipidique améliorait la performance de discrimination cas/témoin d’un modèle clinique standard ; l’AUC cross-validé passait de 68 % (IC 95 % 63–73 %) avec les facteurs cliniques standards à un AUC de 83 % (80–87 %) en incluant en plus la signature lipidique.
Conclusion |
Nous avons identifié une signature lipidique précoce d’un déclin cognitif ultérieur chez les personnes âgées non-démentes, suggérant une altération précoce des glycérophospholipides dans le vieillissement cognitif. Ce travail est en cours de validation dans une population externe (3C Dijon).
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Vol 33 - N° 1
P. 32-33 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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