Hyperadiponectinémie chez les patients diabétiques dénutris hospitalisés pour traitement de lésions du pied - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
Une dénutrition se caractérise, entre autres sur le plan biologique, par la diminution de la pré-albumine sérique (P-Alb) qui s’observe également au cours des processus inflammatoires. Dans ces conditions, il est difficile d’interpréter l’état nutritionnel par exemple chez des patients diabétiques lorsque apparaissent des lésions infectieuses. L’adiponectine (ADPN), une adipokine produite par le tissu adipeux, est paradoxalement augmentée chez les patients dialysés dénutris et chez les insuffisants cardiaques cachectiques. Nous avons fait l’hypothèse que l’ADPN pouvait être un marqueur de dénutrition chez les sujets diabétiques ayant des lésions ulcéreuses du pied.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective chez 82 hommes, hospitalisés dans le service de diabétologie aux HU Pitié-Salpêtrière-Charles Foix pour la prise en charge d’une ulcération infectée du pied chez des patients diabétiques. Un bilan biologique de dénutrition et d’inflammation est réalisé à l’entrée (T0) puis une semaine après la prise en charge thérapeutique (T1). Les patients ont été répartis en 3 groupes selon la concentration de P-Alb : groupe dénutri (DN), P-Alb<110mg/L (n=13) ; groupe indéterminé (I) 110mg/L<P-Alb<200mg/L (n=34) ; groupe non-dénutri (NDN) P-Alb>200mg/L (n=34). L’ADPN totale a été dosée par technique Elisa (Bulhmann, Suisse), la P-Alb et la CRP par immunoturbidimétrie et l’IL-6 par chimiluminescence. Le traitement statistique des données a été réalisé avec le logiciel Prism version 7.
Résultats et analyse statistique |
Lors de l’admission à T0, nous trouvons une corrélation inverse entre les concentrations d’ADPN et de P-Alb (p<0,0001) mais pas de corrélation avec les marqueurs de l’inflammation tels que la CRP et IL-6. En comparant les groupes DN et NDN, il y a une augmentation significative des concentrations de CRP (p<0,0001) et d’IL-6 (p<0,0001) dans le groupe DN mais pas de différence pour l’ADPN. Entre T0 et T1, nous observons dans le groupe DN une augmentation significative de l’ADPN (p<0,05), en même temps qu’une diminution de la CRP (p<0,01) et de l’IL-6 (p<0,05) alors que nous ne constatons aucune différence pour l’ADPN, la CRP et l’IL-6 dans le groupe NDN. Enfin, à T1 il existe une différence significative entre le groupe DN et NDN pour la P-Alb (p<0,001), l’IL-6 (p<0,01) et l’ADPN (p<0,0001) mais pas pour la CRP.
Conclusion |
Lors de la prise en charge de lésions infectieuses du pied chez le patient diabétique, l’adiponectine ne permet pas de distinguer les groupes dénutris et non dénutris. Cependant, après diminution de l’inflammation, il apparaît une augmentation des concentrations circulantes d’ADPN uniquement dans le groupe dénutri. Ces résultats sont cohérents avec l’effet inhibiteur de l’IL-6 sur l’adiponectine déjà rapporté dans la littérature. Dans ces conditions, nous proposons d’évaluer la combinaison de plusieurs marqueurs biologiques pour mieux suivre l’état nutritionnel des patients en particulier au cours du traitement du pied diabétique.
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Vol 33 - N° 1
P. 75 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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