Parmi les troubles comportementaux de la démence, les comportements sexuels inappropriés (CSI) sont très peu étudiés, alors qu’ils sont à l’origine d’une grande détresse pour les patients et leur famille.

Déterminer la prévalence des CSI, leur impact sur la qualité de vie des aidants et la place accordée par le proche au médecin traitant pour l’aider face à ce trouble.

Une étude quantitative, observationnelle et rétrospective a été menée auprès de 130 patients suivis à l’HDJ de l’hôpital Paul-Brousse (AP–HP) à Villejuif. Ils ont été inclus de manière consécutive entre septembre 2016 et février 2017. Un questionnaire s’adressant à l’aidant principal était effectué par téléphone. Des analyses statistiques descriptives et comparatives ont été faites.

On retrouvait un CSI chez 18,46 % des patients. Le sexe masculin et un MMSE<15 étaient associés à la présence de CSI. Si 58,33 % des aidants n’avaient pas identifié avant le questionnaire le trouble de leur proche comme un CSI, 100 % déclaraient que ce trouble avait un impact sur leur vie quotidienne. Les conjoints aidants de patients ayant un CSI avaient un Zarit≥30 dans 85 % des cas. Pour 86,15 % des enquêtés, le médecin généraliste devrait être leur interlocuteur privilégié pour aborder ce sujet.

Les CSI représentent une manifestation commune de la démence. Étant donné le fardeau important pour l’aidant, il paraît nécessaire de sensibiliser les médecins généralistes sur ce problème afin que le sujet de la sexualité chez les patients âgés déments soit systématiquement abordé en consultation. Des outils d’évaluation spécifiques et une définition universelle des CSI devraient être élaborés.

Among the behavioral and psychological symptoms of dementia, inappropriate sexual behavior (ISB) has not been widely studied compared to other disturbances, although it causes great distress for patients and their families.

To determine the prevalence of ISB, its impact on the quality of life of caregivers and the role of the GP as perceived by the caregiver to help manage this disorder.

A quantitative, observational and retrospective study was conducted at Paul Brousse (AP–HP) day hospital in Villejuif, involving 130 patients in follow-up included consecutively between September 2016 and February 2017. A questionnaire was submitted by telephone to the main caregiver. Descriptive and comparative statistical analyses were performed.

ISB was observed in 18.46% of the patients. Male gender and MMSE score<15 were associated with the presence of ISB. While 58.33% of the caregivers had not identified the disorder in their relative as ISB before answering the questionnaire, 100% stated that ISB had an impact on their daily lives. Caregiver spouses of patients presenting ISB had a Zarit score≥30 in 85% of cases. In total, 86.15% of the respondents identified the general practitioner as their preferred contact to address this topic.

ISB is a common manifestation in dementia. Given the significant burden on the caregiver, it seems necessary to enhance general practitioners’ awareness about this problem, so that the topic of sexuality is systematically addressed during medical consultations with elderly demented patients. To achieve this, specific assessment tools and a universal definition of ISB should be developed.