La pratique régulière d’une activité physique (AP) a de multiples bienfaits sur la santé, contribuant à la prévention et la prise en charge de plusieurs des maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires. Cependant, une grande proportion de la population mondiale n’est pas suffisamment active pour en retirer des bienfaits sur sa santé. Malgré le potentiel des médecins pour faire accroître le niveau de pratique d’AP, à la fois en prévention primaire et secondaire, il semble qu’il y ait peu d’interventions dans ce sens lors des consultations médicales. Quel est l’état des lieux en Côte d’Ivoire ? Nous avons mené une étude prospective qui visait la description et l’analyse de la pratique de sensibilisation et de prescription de l’AP des médecins cardiologues de Côte d’Ivoire et d’examiner dans quelle mesure leurs caractéristiques socio-démographiques, leurs pratiques personnelles d’AP, leurs barrières et leurs besoins influençaient leur prescription d’AP en contexte de prévention primaire ou secondaire. Les résultats ont montré un fort taux de surpoids et d’obésité (64 %) et un faible niveau d’AP (40 %). Nous avons noté un taux élevé de repérage (90 %) et de conseil d’AP (92 %). L’hypertension artérielle (98 %) et l’obésité (94 %) étaient les principales pathologies pour lesquelles les médecins prescrivaient une AP. Ils s’agissaient surtout de la marche (94 %) et par le biais d’un conseil oral (80 %). Parmi les freins identifiés étaient principalement évoqués le manque de connaissance sur la prescription d’AP, le manque de temps en consultation et le manque de motivation des patients dans respectivement 48 %, 44 % et 34 % des cas. Pour ce qui est des besoins exprimés pour favoriser la prescription d’AP, il s’agissait surtout de la conviction personnelle du médecin de l’intérêt de la prescription d’une AP (80 %), de l’organisation de formations sur la prescription d’AP (78 %) et de la réalisation de fiches à remettre aux patients (56 %). La prescription d’AP par les médecins cardiologues est débutante et a besoin d’être soutenue par une formation spécifique en médecine du sport. Il faudrait que la prescription d’AP soit considérée comme un traitement à part entière.

Regular physical activity (PA) has multiple health benefits that contribute to the prevention and management of many non-communicable diseases such as cardiovascular disease. However, a large proportion of the world's population is not active enough to benefit its health. Despite the potential of physicians to increase the level of PA practice in both primary and secondary prevention, there appears to be little intervention in this direction during medical consultations. What is the situation in Côte d’Ivoire? We conducted a prospective study that focused on the description and analysis of the practice of PA awareness and prescribing of Côte d’Ivoire cardiologist physicians and to examine the extent to which their socio-cultural characteristicsdemographics, their personal PA practices, barriers and needs influenced their PA prescribing in primary or secondary prevention settings. The results showed a high rate of overweight and obesity (64 %) and a low level of PA (40 %). We noted a high rate of locating (90 %) and advising AP (92 %). High blood pressure (98 %) and obesity (94 %) were the major conditions for which physicians prescribed PA. They were mainly about walking (94 %) and through oral counselling (80 %). Among the brakes identified were mainly the lack of knowledge about PA prescribing, lack of consultation time and lack of motivation of patients in 48 %, 44 % and 34 % of cases respectively. In terms of the needs expressed to promote the prescription of PA, it was mainly the personal conviction of the physician of the interest of prescribing an PA (80 %), of the organization of training on the prescription of PA (78 %) and completion of patient handouts (56 %).