La loi Léonetti a donné un cadre réglementaire à la fin de vie. Si la formation des futurs médecins s’est adaptée à cette évolution, l’impact émotionnel de la fin de vie sur les futurs médecins n’a pas été étudié et son évaluation était le but de la présente étude.

Une enquête nationale anonyme a été effectuée auprès des étudiants en médecine lors du choix de la spécialité juste avant le début de l’internat. Le questionnaire explorait le ressenti lors d’une décision de fin de vie, les modalités d’apprentissage et les connaissances théoriques. Les résultats sont présentés en pourcentage (avec intervalle de confiance à 95 %) ou en moyenne (avec écart type).

Sur les 3600 étudiants, 3187 questionnaires (88 %) ont été collectés et analysés. Au cours de leur externat, 85 % [83–86] des étudiants ont été exposés à une décision de fin de vie. Soixante-sept pour cent [63–71] ont exprimé un sentiment de découragement transitoire, et même un sentiment de déprime pour 62 % [59–67]. Ces situations ont entraîné une modification du projet professionnel pour environ 10 % d’entre eux. Les étudiants ont déclaré partager les difficultés rencontrées principalement avec un médecin senior et une absence de formation adéquate pour apprendre à gérer ces situations.

Les décisions de fin de vie sont fréquemment rencontrées pendant les études de médecine. L’impact psychologique est significatif dans plus de la moitié des cas, entraînant même des changements de projet professionnel. Pour apprendre à gérer ces situations, les étudiants privilégieraient des échanges d’expériences en petits groupes.

The question of the end-of-life decision-making has recently received a new legislative framework in France with the publication and revision of the Leonetti's law. The aim of this study conducted among medical students assessed the emotional impact of these decisions.

An anonymous, national survey including 17 questions with single or multiple choices constructed by a multidisciplinary team was proposed to every medical student during a meeting just before becoming residents. The questionnaire explored personal feelings when such a decision occurred, expected modalities of learning and theoretical knowledge about principles of the law. The descriptive results are presented in percentage (with 95% confidence interval) or mean (standard deviation) as appropriate.

Of the 3600 students, 3187 questionnaires (88%) were collected and analysed. During their clinical practice, 85% [83–86] of medical students were exposed to an end-of-life decision. Sixty seven percent [63–71] of students expressed a transient feeling of discouragement and 62% [59–67] even expressed harmful feelings. These situations have led 10% of them to change their career planning. Students reported to share their difficulties with a senior physician and an absence of adequate “training” to deal with these situations.

End-of-life decisions are frequently encountered during medical course. The psychological impact on young students is significant in more than half of the cases, even causing changes in their career planning. The training of students will probably move towards gathering of small groups sharing their experiences.