Nous venons de vivre une période d’exception et il paraissait intéressant de savoir ce qu’a pu engendrer ce temps si particulier d’isolement dans une population de Rhumatologues Rh.

Objectifs : analyser ce que fut pour le médecin dans sa vie personnelle et professionnelle le ressenti de la crise. Déterminer les réactions, sentiments et attitudes qui ont pu émerger pendant ces semaines de confinement.

Matériel : 38 Rh libéraux franciliens, d’âge moyen 63 ans, 58 % d’hommes(H). Treize questions, 9 annexes, classement des réactions les+citées.

Trois sentiments ressortent : la colère 71–84 %, la peur d’être contaminé et de transmettre H91/F69 %, l’inquiétude face à une pandémie inconnue H86/F69 %.

Colère devant l’indifférence à l’exposition des médecins en ville 84 %, l’impréparation des autorités H95/F62 %, la mortalité en Ehpad 81 %, la cacophonie médiatique 79 %, la réalité cachée 71 %.

Au plan personnel, le Rh n’est pas angoissé par le monde d’après 61 %, n’a pas eu de répercussions psychologiques (sommeil, mélancolie, etc.) 58 % et son degré d’engagement ne fut pas culpabilisant 55 %.

Professionnellement : perplexité face aux contradictions des experts et des revues scientifiques 79 %, large acceptation des contraintes au cabinet (masque 10h/j 92 %, réception espacée des patients 95 %, éducation des gestes barrières 97 %), adaptation de l’exercice (téléconsultation, consultation téléphonique) 78 %, crainte d’abandon de traitement ou de retard diagnostique H82/F62 %, dispositions financières nécessaires H86/F53 %.

Pour les H l’inquiétude devant la pandémie, la colère et l’incertitude de l’après prédominent dans cet ordre ; pour les F la colère (contre-vérités et manque de moyens) est le sentiment principal. Colère, peur et incertitude sont les sentiments les plus cités.

Le Rh au sortir de cette période de confinement est inquiet H>F et en colère surtout devant l’impréparation sanitaire H>F. Sur le plan personnel sa vie a peu été affectée F>H et il a su s’adapter professionnellement. Néanmoins, son déconfinement n’a pas été un banal retour à la normale 63 %.