L’équilibre global du rachis, un contributeur indépendant du risque de chute et de la diminution des performances physiques chez le sujet âgé : étude de cohorte SAFE - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Les chutes sont extrêmement fréquentes chez le sujet âgé et associées à la survenue de nombreux événements défavorables, y inclus la fracture. L’avancée en âge s’accompagne d’une dégénérescence progressive du rachis, résultant typiquement en une détérioration de l’équilibre global, avec la mise en jeu de mécanismes de compensation. Le rôle de l’équilibre global -sagittal et frontal- du rachis dans le risque de chute n’a jamais été élucidé dans la population générale âgée. De même, sa contribution dans la détérioration des performances physiques (i.e., facteurs majeurs de risque de chute) reste à être clarifiée. L’objectif principal de cette étude était de déterminer l’association entre l’équilibre global du rachis, les performances physiques et les chutes chez des sujets âgés vivant dans la communauté.
Patients et méthodes |
L’étude SAFE est une cohorte prospective, observationnelle, longitudinale conduite auprès de sujets âgés vivant dans la communauté et sans antécédent de chirurgie rachidienne instrumentée, actuellement en cours à Genève (Suisse). La batterie d’évaluation administrée inclut notamment : radiographies du squelette entier en position debout à partir du système EOS®, absorptiométrie biphotonique à rayons X (Hologic®), examen clinique, historique de chute dans les 12 derniers mois et évaluation de la fonction physique (e.g., test « Short Physical Performance Battery » (SPPB)). Les paramètres spino-pelviens mesurés incluent notamment, parmi d’autres, l’angle spino-sacré (SSA) et la distance C7-CSL pour l’équilibre global sagittal et frontal, respectivement.
Résultats |
50 sujets (âge moyen, 74 ans ; 76 % femmes) ont été inclus dans cette analyse transversale préliminaire. Parmi eux, 18 (36 %) avaient chuté au moins une fois durant les 12 derniers mois, 19 (38 %) présentaient un antécédent de fracture à basse énergie, 15 (30 %) étaient ostéoporotiques, 6 (12 %) étaient sarcopéniques et 12 (24 %) avaient un score SPPB ≤9. L’équilibre global sagittal du rachis était associé de manière indépendante aux performances physiques, après ajustement pour l’âge, le sexe, les comorbidités et les fractures vertébrales (coefficient de régression ajusté SPPB/SSA=0,09, IC 95 % [0,03, 0,16] ; p=0,007), tout comme plusieurs mesures sagittales pelviennes ou de la courbure lombaire. Par ailleurs, les sujets non équilibrés ou équilibrés grâce à des compensations présentaient plus de chutes en comparaison aux sujets équilibrés sans compensation (incidence rate ratio=1,46, IC 95 % [0,13, 2,79 ; p=0,031]). L’équilibre global frontal du rachis était associé avec le risque de chute, après ajustement pour l’âge, le sexe, les comorbidités, les fractures vertébrales et le score SPPB (odds ratio C7-CSL/chute=2,28, IC 95 % [1,06, 4,92] ; AUC=0,79, IC 95 % [0,65, 0,92]).
Conclusion |
Ces résultats suggèrent que l’équilibre global du rachis est un contributeur indépendant du risque de chute et de la diminution des performances physiques chez le sujet âgé. Les futures analyses longitudinales de cette cohorte devraient permettre de révéler le rôle des mécanismes de compensation et clarifier dans quelle mesure l’équilibre global du rachis est associé aux chutes et fractures incidentes.
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Vol 87 - N° S1
P. A84-A85 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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