Le maintien en emploi (MEE) est un objectif à part entière dans la prise en charge des patients douloureux chroniques. Une description de la situation professionnelle des patients douloureux chroniques, de leurs connaissances et utilisations de ces dispositifs est nécessaire.

Cohorte prospective de patients douloureux chroniques « primo-consultants » au CETD, ayant participé à un programme d’information pluridisciplinaire Fast-School (FS) (déc 2019 - mars 2020).

sociodémographique, professionnelle (activité professionnelle, quotité de travail, impact des douleurs sur le travail et inversement), douleur (QCD), anxiété et dépression (HAD), qualité de vie (SF-12), catastrophisme (PCS), sentiment d’injustice (IEQ), croyances et perceptions liées à la douleur (PBPI), motivation au changement (PSOCQ), efficacité personnelle (PSEQ-2), observance thérapeutique (MMAS-4) à J0.

3 mois après FS : mêmes questionnaires, plus impression globale de changement (PGIC) et impact de FS.

37 patients inclus (70 prévus initialement, non recrutés car grève et épidémie Covid) dont 91,9 % femmes, d’âge moyen 51,8 ans, dont 59,5 % avec fibromyalgie, une ancienneté de la douleur moyenne 8,8 ans et 29,8 % actifs professionnellement. L’impact des douleurs sur le travail était important pour 76 % des patients. En raison des douleurs, 64,9 % déclarent des arrêts maladie, 29,7 % la fin de leur carrière ou le changement de travail et 13,5 % sont déclarés inaptes à leur poste de travail (avec licenciement pour 10,8 % d’entre eux). 59,5 % des patients sont demandeurs d’informations professionnelles. Pourtant, 43,2 % des patients n’ont jamais consulté leur médecin du travail et 56,8 % disent ne pas avoir de connaissance des dispositifs de maintien en emploi. Seulement 40,5 % des patients déclarent avoir déjà utilisé un dispositif de MEE : 24,3 % des patients ont une RQTH, 18,9 % ont bénéficié d’un aménagement de leur poste du travail, 13,5 % ont eu des restrictions médicales d’aptitude au poste de travail et 1 patient a eu un reclassement professionnel. À 3 mois, Fast-School n’a pas eu d’impact significatif sur la situation professionnelle des patients ni sur l’utilisation des dispositifs de MEE.

Cette enquête montre que les douleurs ont un impact important sur le travail et qu’il est nécessaire d’améliorer les connaissances des patients douloureux chroniques sur les dispositifs de MEE. Une collaboration avec les Services de Santé au Travail semble indispensable dans la prise en charge global et multidisciplinaire des patients douloureux chroniques. Il est prévu d’ajouter une information concernant les dispositifs de MEE dans le programme FS, de distribuer aux patients une brochure apportant des informations générales sur ces dispositifs et d’associer des médecins du travail, aux réunions de concertation pluridisciplinaires, pour favoriser le retour et/ou le maintien en emploi des patients douloureux chroniques.