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Les formes rhumatologiques de la sarcoïdose sont associées à un risque accru de développer une spondyloarthrite : résultats d’une étude cas-témoins monocentrique rétrospective - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.170 
T. Deroualle 1, , S. Dominique 2, S. Darmoni 3, J. Grosjean 3, F. Monti 4, T. Lequerré 1, O. Vittecoq 1
1 Service de rhumatologie, C.H.U de Rouen, Rouen 
2 Service de pneumologie, C.H.U de Rouen, Rouen 
3 Département d’informatique et d’information médicales, C.H.U de Rouen, Rouen 
4 Unité de biostatisique, C.H.U de Rouen, Rouen 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Une association entre la sarcoïdose et la spondyloarthrite (SPA) ou une coexistence fortuite de ces deux pathologies fait débat depuis plus de 70 ans. Certaines manifestations cliniques qu’elles soient articulaires (sacro-iliite, oligoarthrite, dactylite …) ou extra-articulaires (MICI, uvéite …) sont communes entre les deux pathologies et peuvent prêter à confusion. La prévalence non négligeable des SPA au cours de la sarcoïdose nous amène à nous interroger sur les facteurs associés au risque de développement d’une SPA en cas de sarcoïdose et de leur prise en charge respective. L’objectif principal de cette étude était donc d’identifier une forme clinique de sarcoidose prédictive de survenue d’une spondyloarthrite.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé une étude cas témoins, rétrospective, monocentrique sur une durée de 26 ans (entre 1992-2018) au CHU de Rouen. Les patients répondant aux critères diagnostiques de la ATS/ERS/WASOG et de classification de l’ASAS pour la sarcoïdose et la SPA respectivement ont été inclus (“cas”) et appariés à des patients présentant une sarcoïdose sans SPA (“témoins”) sur l’année de diagnostic de la sarcoïdose. Après identification des patients grâce à l’entrepôt de données de santé normand, les données cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques ont été colligées pour chacun des patients. L’effet prédictif des différentes variables a été étudié grâce à un modèle de régression logistique, ainsi qu’un modèle ajusté sur l’âge et le sexe.

Résultats

22 patients ayant une séquence sarcoïdose/SPA ont été identifiés ; 66 témoins ont été sélectionnés. La proportion d’atteinte des différents organes au cours de la sarcoïdose était similaire entre les deux groupes à l’exception de l’atteinte rhumatologique. Elle est présente chez 68,2 % des cas et 27,3 % des témoins avec une association statistique significative (OR à 6,42 (95 % IC [2,30–19,59] p=0,0005). Aucun tableau clinique rhumatologique spécifique n’a pu être identifié du fait d’effectifs faibles. Cependant, une symptomatologie axiale semble plus fréquemment observée chez les cas, engendrant une proportion plus importante de patients présentant un tableau combiné d’atteintes axiale et périphérique. Le nombre d’organes touchés par la sarcoïdose, ne semble pas influencer la survenue d’une SPA. La prise en charge des patients présentant une séquence sarcoidose/SPA est singulière conduisant souvent à une escalade thérapeutique avec 81,8 % et 63,6 % des cas traités par DMARD synthétiques et biologiques respectivement versus 27,3 % et 3,0 % chez les témoins.

Conclusion

L’association sarcoïdose/SPA bien que rare est possiblement sous diagnostiquée. Une atteinte rhumatologique axiale et périphérique initiale ou apparaissant dans les formes en rémission doit être un facteur d’alerte motivant la recherche d’une SPA associée.

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Vol 87 - N° S1

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