Table des matières

Annexes - 20/04/11

LES PRINCIPES DE L’OBLIGATION D’INFORMATION

◆ Objectif de l’information

Le consentement « libre et éclairé » du patient.

◆ Source de l’information

– Tout professionnel de santé, dans le cadre de ses compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables (article L.1111-2 CSP)

– En cas de collaboration de plusieurs médecins dans la prise en charge du patient : tous les médecins intervenants, prescripteurs et réalisateurs de l’acte (article 64 du code déontologie médical, R.4127-64 CSP)

◆ Destinataire(s) de l’information

– Le patient, s’il est majeur et apte à recevoir l’information et à exprimer sa volonté.

– Les titulaires de l’autorité parentale, s’il s’agit d’un patient mineur. Toutefois, le mineur a également le droit de recevoir une information d’une manière adaptée à son degré de maturité (article L.1111-CSP).

– Il existe des cas particuliers où le mineur est le seul destinataire de l’information, notamment lorsqu’il est émancipé ou lorsque les liens de famille ont été rompus.

◆ Contenu de l’information

L’information doit porter sur les points suivants (articles L. 1111-2 et L. 1111-3 CSP) :

– L’état de santé du patient

– Les différentes investigations, traitements ou actions de prévention proposés

– Leur utilité, leur urgence éventuelle et leurs conséquences

– Les risques fréquents ou graves normalement prévisibles

– Les alternatives thérapeutiques éventuelles

– Les conséquences prévisibles en cas de refus des soins

– Le coût de l’acte médical et ses conditions de remboursement par la sécurité sociale

– Le tarif des actes effectués, la nature et le montant du dépassement facturé lorsque les honoraires sont supérieurs à 70 € et, en cas de prescription d’acte à réaliser lors d’une consultation ultérieure, quelque soit le montant des honoraires.

◆ Forme de l’information

– Primauté de l’information orale. Complément possible par des documents écrits (fiche d’information par exemple).

– Exigence absolue, comme on l’a vu ci-dessus, d’une information écrite sur le tarif des actes, la nature et le montant du dépassement facturé lorsque les honoraires sont supérieurs à 70 € et, en cas de prescription d’acte à réaliser lors d’une consultation ultérieure, quelque soit le montant des honoraires.

– Dans certains domaines, lorsque la loi ou la réglementation le prévoit, notamment dans le cadre de recherche biomédicale.

◆ Moment où l’information doit être donnée :

– Avant l’exécution de l’acte médical lors d’un entretien individuel (article L. 1111-2 CSP)

– Renouvellement de l’information à chaque stade de la prise en charge

– Après l’exécution de l’acte médical dans les cas suivants :

○ En cas de risques nouveaux identifiés postérieurement à la réalisation de l’acte (article L. 1111-2 CSP)

◆ À la demande de toute victime ou s’estimant victime d’un dommage. Dans ce cas, la délivrance de l’information devra être faite au plus tard dans les 15 jours suivant la découverte du dommage ou dès la demande expresse du patient (article L. 1142-2 CSP)

○ En cas de mise en demeure par l’autorité administrative (article L. 1413-13 CSP)

◆ Charge de la preuve de la délivrance de l’information

Elle incombe (article L. 1111-2 CSP) :

– Dans le secteur privé, au professionnel de santé, en l’occurrence au médecin

– Pour l’hôpital public, à l’établissement.

◆ Moyens de preuve de la délivrance de l’information

Par tous moyens (article L. 1111-2 CSP), à savoir :

– Ecrits (notes dans le dossier médical, double de courrier adressé à un confrère, remise d’une fiche d’information)

– À noter que la signature d’un document écrit d’information par le patient ne prouve pas nécessairement que toute l’information a été donnée et n’est donc pas exonératoire de responsabilité. Mais elle a au moins le mérite d’être la trace qu’une information, quelle qu’elle soit, a été donnée

– Témoignages (personnel infirmier, entourage, …)

– Présomptions (nombre d’entretiens avant l’intervention, respect du délai de réflexion, pratique habituelle du médecin)

◆ Cas de dispense de l’obligation de l’information

Dans les cas suivants (article L. 1111-2 CSP) :

– L’urgence

– L’impossibilité

– Le refus du malade d’être informé

– S’y ajoute la « limitation thérapeutique de l’information » permettant, en cas de diagnostic grave, pour des raisons légitimes et dans l’intérêt du patient, de limiter l’information (article 35 du code de déontologie médicale ; article R. 4127-35 CSP)

◆ Sanctions encourues en cas de défaut d’information

– Sanction disciplinaire : avertissement, blâme, interdiction temporaire d’exercice, radiation, …

– Condamnation civile (dommages et intérêts)

– Condamnation financière égale au dépassement si celui-ci n’a pas été clairement stipulé (articles L. 1111-3 CSP et L. 162-1-14 CSS)

– Pas de condamnation pénale, sauf dans le cadre de la recherche biomédicale.

CSP : Code de la Santé Publique

CSS : Code de la Sécurité Sociale


Ces fiches nationales ont été créées sous l’égide de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO) et du Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF).

www.sfo.asso.fr

Fiche d’information n° 12

Identification du médecin

VITRECTOMIE POUR RÉTINOPATHIE DIABÉTIQUE PROLIFÉRANTE

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Vous êtes atteint de complications rétino-vitréennes liées au diabète. Votre ophtalmologiste vous propose l’opération, car la chirurgie constitue le moyen le plus approprié d’améliorer votre vision.

Cette fiche contient l’information sur l’opération qui vous est proposée, sur ses résultats et sur ses risques.

La rétinopathie diabétique proliférante

Votre maladie est arrivée au stade de néovaisseaux, hémorragie, modifications du corps vitré et de la rétine.

Pourquoi opérer la rétinopathie diabÉtique proliférante ?

Pour enlever le sang dans le vitré. Pour prévenir ou traiter un décollement de rétine, un glaucome néovasculaire.

L’opération de vitrectomie pour rÉtinopathie diabétique proliférante

L’intervention est réalisée alors que le patient est installé sur le dos, en milieu chirurgical stérile et sous microscope. Elle représente un geste chirurgical majeur, car le corps vitré est retiré (vitrectomie). Selon les cas, des gestes complémentaires seront associés : coagulation des néovaisseaux, section des brides, laser endoculaire, injections intraoculaires (gaz, huile de silicone), suture d’un matériel synthétique sur la paroi externe de l’œil, pelage maculaire. Pendant l’intervention, le chirurgien peut à tout moment être amené à modifier son plan initial sans pouvoir en informer le patient.

 Hospitalisation : Une immobilisation minimale de quelques heures est nécessaire. Le mode d’hospitalisation adapté à votre cas vous sera proposé par votre ophtalmologiste en accord avec l’anesthésiste.

 Anesthésie : L’œil peut être insensibilisé par des injections de voisinage, ou uniquement par l’instillation de gouttes. Une anesthésie générale est également possible. Le choix résulte de l’avis de votre ophtalmologiste et de celui du médecin anesthésiste. Il prend en compte, si possible, votre souhait.

 Incidents ou difficultés peropératoires : Ils sont rares et imprévisibles. Ils peuvent conduire à renoncer à l’intervention ou à sa poursuite. Il s’agit essentiellement de l’atteinte du cristallin, de déchirures rétiniennes, d’un décollement de la rétine, d’hémorragies dans le vitré.

Evolution postopÉratoire habituelle

Dans la très grande majorité des cas, la qualité de la vision dépend de l’état de la rétine avant l’intervention, des difficultés peropératoires éventuelles et de l’évolution post-opératoire. Une hémorragie intraoculaire peut persister ou récidiver. Une ou plusieurs interventions complémentaires sont parfois nécessaires ; un traitement laser postopératoire peut être nécessaire. Le maintien prolongé de la tête dans une position particulière est nécessaire en cas de présence de gaz intraoculaire. Les voyages aériens sont alors contre-indiqués temporairement. En cas d’anesthésie générale pour un autre motif, la présence de gaz doit être signalée. En cas d’injection d’huile de silicone intraoculaire, une réintervention est habituelle pour la retirer.

La présence d’autres lésions de l’œil peut limiter la récupération visuelle.

• Les soins locaux sont réduits à l’instillation de gouttes, à l’application d’une pommade et au port d’une protection selon des modalités et durant une période qui vous seront précisées par votre chirurgien. Il est parfois nécessaire de procéder à l’ablation de fils de suture.

• L’activité professionnelle, l’utilisation de machines ou d’instruments dangereux, la conduite automobile sont déconseillées pendant une période limitée qui sera définie par votre ophtalmologiste.

Les complications de l’opération de vitrectomie pour rétinopathie diabétique prolifÉrante

L’opération de vitrectomie pour rétinopathie diabétique proliférante n’échappe pas à la règle générale selon laquelle il n’existe pas de chirurgie sans risque. Il n’est donc pas possible à votre ophtalmologiste de garantir formellement le succès de l’intervention.

Les complications sévères de l’opération de vitrectomie pour rétinopathie diabétique proliférante sont assez rares. Elles peuvent nécessiter une réintervention et aboutir dans les cas les plus extrêmes, à la perte de toute vision de l’œil opéré, voire à la perte de l’œil lui-même. Il s’agit de :

• Glaucome néovasculaire

• Hémorragie intra-vitréenne

• Infection

• Décollement de la rétine

• Prolifération rétino-vitréenne qui aboutit à un plissement fixé de la rétine

• Atrophie du nerf optique.

D’autres complications sont moins sévères, comme :

• Augmentation de la pression intraoculaire

• Membrane prémaculaire

• Maculopathie avec altération des pigments oculaires

• Intolérance au matériel utilisé

• Diplopie

• Cataracte.

Fiche d’information n° 16

Identification du médecin

OPÉRATION DU DÉCOLLEMENT DE LA RÉTINE

Madame, Mademoiselle, Monsieur ;

Vous êtes atteint d’un décollement de la rétine responsable de vos troubles visuels. Votre ophtalmologiste vous propose l’opération, car seule une intervention chirurgicale peut permettre d’éviter la perte de vision de l’œil.

Cette fiche contient l’information sur l’opération qui vous est proposée, sur ses résultats et sur ses risques.

Le décollement de la rétine

Il correspond à une poche de liquide sous la rétine (L’œil est constitué comme un appareil photographique. La cornée et le cristallin, situés dans la partie antérieure de l’œil, focalisent la lumière sur la rétine, qui joue le rôle de pellicule de cet appareil photographique). Le décollement de la rétine est le plus souvent provoqué par le développement d’une ou plusieurs déchirures rétiniennes.

Certaines conditions prédisposent au décollement de rétine : la myopie, la chirurgie de la cataracte, un traumatisme de l’œil, des antécédents de décollement de la rétine à l’autre œil, des antécédents familiaux de décollement de rétine.

Pourquoi opérer le décollement de la rétine?

Parce que le traitement de la rétine décollée est seulement chirurgical. Le traitement par laser seul n’est pas possible à ce stade.

L’opération du décollement de la rétine

L’intervention est réalisée alors que le patient est installé sur le dos en milieu chirurgical stérile et habituellement sous microscope (parfois sous ophtalmoscopie indirecte). Elle représente un geste chirurgical majeur, car elle consiste à réappliquer la rétine décollée par l’une ou l’autre des méthodes décrites ci-dessous, diversement associées suivant le cas :

– Fermeture de la ou des déchirures en suturant un matériel synthétique sur la paroi externe de l’œil par action localisée et/ou circulaire (cerclage de l’œil).

– Cicatrisation des bords de la déchirure par application de froid (cryocoagulation), de chaud (diathermie, photocoagulation au laser).

– Fermeture de la ou des déchirures, dans certains cas par injection de gaz dans la cavité de l’œil

– Ponction du liquide sousrétinien.

– Vitrectomie.

– Remplacement du corps vitré par gaz ou huile de silicone.

– Ablation du cristallin.

Pendant l’opération, le chirurgien peut à tout moment être amené à modifier son plan initial.

 Hospitalisation : une immobilisation minimale de quelques heures est nécessaire. Le mode d’hospitalisation adapté à votre cas vous sera proposé par votre ophtalmologiste en accord avec l’anesthésiste.

 Anesthésie : l’œil peut être insensibilisé par des injections de voisinage. Une anesthésie générale est également possible. Le choix résulte de l’avis de votre ophtalmologiste et de celui du médecin anesthésiste, il prend en compte, si possible, votre souhait.

 Incidents ou difficultés peropératoires : ils sont rares et imprévisibles :

– Augmentation importante de la pression intra-oculaire.

– Hémorragie intra-oculaire.

– Incarcération de la rétine dans la ponction sclérale.

– Perforation ou rupture de la paroi externe de l’œil.

– Atteinte du cristallin.

– Arrêt circulatoire au niveau du nerf optique.

– Déchirure(s) rétinienne(s).

Évolution postopératoire habituelle

• Dans la très grande majorité des cas, une réapplication rétinienne est obtenue. La récupération de la vision dépend de l’état de la rétine avant l’intervention, et ne peut être jugée avant plusieurs mois. La présence d’autres lésions de l’œil peut la limiter.

La réussite de l’intervention dans les cas où du gaz est injecté dans l’œil dépend du maintien de la tête dans une certaine position. Le gaz est éliminé progressivement au cours des premières semaines qui suivent l’opération. Les voyages en avion sont contre-indiqués en présence de gaz intra-oculaire. En cas d’anesthésie générale pour un autre motif, la présence de gaz intra-oculaire doit être signalée à l’anesthésiste. Une intervention chirurgicale ultérieure est nécessaire pour enlever l’huile de silicone.

• Des récidives du décollement sont possibles. Dans ces cas, des récupérations sont possibles par une ou plusieurs opérations complémentaires. Un traitement complémentaire par photocoagulation au laser peut être appliqué après l’opération.

• Les soins locaux sont réduits à l’instillation de gouttes, à l’application d’une pommade et au port d’une protection oculaire selon des modalités et durant une période qui vous seront précisées par votre chirurgien. il est parfois nécessaire de procéder à l’ablation de fils de suture.

• L’activité professionnelle, l’utilisation de machines ou d’instruments dangereux, la conduite automobile sont déconseillées pendant une période limitée qui sera définie par votre ophtalmologiste.

Les complications de l’opération du décollement de la rétine

Bien qu’elle soit parfaitement standardisée et suivie d’excellents résultats, l’opération de décollement de la rétine n’échappe pas à la règle générale selon laquelle il n’existe pas de chirurgie sans risque. il n’est donc pas possible à votre ophtalmologiste de garantir formellement le succès de l’intervention.

 Les complications sévères de l’opération de décollement de la rétine sont rares. Elles peuvent nécessiter une réintervention et aboutir ; dans les cas les plus extrêmes, à la perte de toute vision de l’œil opéré, voire à la perte de l’œil lui-même :

– Augmentation importante de la pression intra-oculaire

– Hémorragie intra-oculaire

– Formation de nouvelles déchirures

– Prolifération rétino-vitréenne qui aboutit à un plissement fixé de la rétine (cause sévère de récidive du décollement de rétine)

– Prolifération d’une membrane épirétinienne maculaire

– Altération de la macula

– Intolérance au matériel suturé sur la paroi externe de l’œil

– Nécrose de la paroi externe de l’œil avec proéminence de ce matériel sous la rétine

– Infection intra-oculaire

– Atrophie du nerf optique.

 D’autres complications sont moins sévères, comme la diplopie (vision dédoublée), la cataracte transitoire due au gaz.

Fiche d’information n° 16A

Identification du médecin

ABLATION DU MATÉRIEL D’INDENTATION

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Vous avez subi une opération de la rétine au cours de laquelle une indentation a été réalisée.

Votre ophtalmologiste vous propose l’ablation du matériel d’indentation. Cette fiche contient l’information sur l’opération qui vous est proposée, sur ses résultats et sur ses risques.

Qu’est-ce que le matÉriel d’indentation ?

Il s’agit d’un matériel synthétique non résorbable (éponge, bande, cerclage…), suturé à la paroi externe du globe oculaire (sclère) dans le but d’effectuer un appui prolongé sur la rétine. Ce matériel a donc été laissé en place à la fin de l’opération initiale.

Pourquoi ôter le matériel d’indentation ?

Lorsque ce matériel est bien toléré, il est laissé en place. Lorsque ce matériel n’est plus toléré (expulsion, conjonctivites à répétition, gêne à la mobilisation du globe…), l’ablation est nécessaire.

 Hospitalisation :

Une immobilisation de quelques heures à quelques jours peut être nécessaire. Le mode d’hospitalisation adapté à votre cas vous sera proposé par votre ophtalmologiste en accord avec l’anesthésiste.

• Anesthésie :

L’œil peut être insensibilisé par des injections de voisinage. Une anesthésie générale est également possible. Le choix résulte de l’avis de votre ophtalmologiste et de celui du médecin anesthésiste. Il prend votre souhait en compte chaque fois que cela est possible.

Evolution post opératoire habituelle

Dans la majorité des cas, l’œil est légèrement rouge et irrité pendant quelques jours et les troubles liés à l’intolérance du matériel d’indentation disparaissent rapidement.

Les soins locaux sont réduits à l’instillation de gouttes, à l’application d’une pommade et au port d’une protection oculaire selon des modalités et durant une période limitée qui vous seront précisées par votre chirurgien.

L’activité professionnelle, la conduite automobile sont déconseillées pendant une période limitée qui sera définie par votre ophtalmologiste.

Les complications

Cette intervention n’échappe pas à la règle générale selon laquelle il n’existe pas de chirurgie sans risque. Des complications sévères sont possibles et imprévisibles. Elles peuvent nécessiter une réintervention ou aboutir, dans les cas extrêmes, à la perte de la vision de l’œil opéré, voire à la perte de l’œil lui-même :

– perforation du globe,

– hémorragie intra-oculaire,

– récidive du décollement de la rétine,

– infection.

Fiche d’information n° 16B

Identification du médecin

ABLATION DE L’HUILE DE SILICONE

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Vous avez été opéré d’une affection grave de la rétine, le plus souvent un décollement compliqué de la rétine, ayant nécessité l’ablation du corps vitré (vitrectomie) remplacé par de l’huile de silicone.

Votre ophtalmologiste vous propose l’ablation de l’huile de silicone. Cette fiche contient l’information sur cette intervention, ses résultats et ses risques.

Intérêt de l’huile de silicone

Ce produit permet un appui prolongé sur la rétine, s’opposant à ou limitant une récidive du décollement de la rétine.

Pourquoi enlever l’huile de silicone ?

L’huile de silicone ne se résorbe pas. Sa présence à long terme (mois ou années) dans l’œil est susceptible d’entraîner des complications graves : principalement le glaucome et la perte de transparence de la cornée. L’ablation de l’huile de silicone a pour but d’éviter ces complications.

L’opÉration d’ablation de l’huile de silicone

Il s’agit toujours d’un geste chirurgical majeur car concernant une rétine particulièrement fragile. Elle se déroule sous microscopie opératoire. Elle consiste à aspirer l’huile de silicone située derrière le cristallin et à remplacer celle-ci par du liquide stérile. Le chirurgien peut être conduit à procéder à des gestes chirurgicaux complémentaires suivant la situation de la rétine : ablation d’une membrane anormale, laser, injection de gaz intra-oculaire. En cas de cataracte, ablation de la cataracte avec mise en place ou non d’un cristallin artificiel.

Pendant l’opération, le chirurgien peut à tout moment être amené à modifier son plan initial.

• Hospitalisation :

Le mode d’hospitalisation sera adapté à votre cas. Une immobilisation de plusieurs jours avec un positionnement spécifique peut être demandé s’il y a eu injection de gaz.

• Anesthésie :

Le choix entre anesthésie locale ou générale résulte de l’avis de votre chirurgien et du médecin anesthésiste. Vos souhaits seront pris en compte dans la mesure du possible.

• Incidents ou difficultés opératoires :

Il s’agit essentiellement de la récidive du décollement de la rétine. Dans ce cas, le chirurgien peut être conduit à réinjecter de l’huile de silicone.

Evolution post opératoire habituelle

Dans la majorité des cas, la rétine reste réappliquée. La récupération de la vision dépend des lésions de la rétine. L’injection d’huile de silicone ayant traité une atteinte grave de la rétine, l’acuité visuelle finale obtenue ne dépasse pas en général quelques dixièmes. Une cataracte survient souvent après ablation du corps vitré (vitrectomie). Cette cataracte peut apparaître avant l’ablation du silicone ou après. L’acuité visuelle finale ne sera obtenue qu’après opération de la cataracte et mise en place éventuelle d’un cristallin artificiel.

Si une injection de gaz a été pratiquée, le voyage en altitude (avion) sera interdit pendant un certain temps qui sera défini par votre ophtalmologiste.

Les complications

Il s’agit essentiellement de la récidive du décollement de la rétine. Ce risque persiste dans les mois qui suivent l’ablation de l’huile de silicone.

Une hémorragie intra-oculaire, une infection sont également possibles.

En outre, cette ablation ne pourra pas dans tous les cas éviter l’apparition d’une cataracte, d’un glaucome, d’une opacité cornéenne ou encore d’autres complications.

Fiche d’information n° 17

Identification du médecin

TRAITEMENT DE LA RÉTINE PAR LASER

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Vous êtes atteint d’une affection de la rétine responsable de votre trouble visuel. Votre ophtalmologiste vous propose un traitement par photocoagulation au laser car celui-ci constitue dans votre cas le moyen le plus approprié de prévenir une baisse visuelle ultérieure.

Cette fiche contient l’information sur le traitement qui vous est proposé, sur ses résultats et sur ses risques.

Pourquoi ce traitement par laser ?

Parce que vous présentez l’une des affections suivantes qui risque d’entraîner une baisse visuelle plus ou moins importante pouvant aller jusqu’à la perte définitive de la vision :

• Déchirure ou trou de la rétine : les symptômes révélateurs sont habituellement la perception d’éclairs ou la recrudescence de corps flottants. Parfois la ou les lésions sont découvertes en l’absence de symptômes.

Le but du traitement est de créer une réaction cicatricielle solide autour de la lésion et de tenter de prévenir un décollement de rétine. Dans la plupart des cas, la cicatrisation durable de la déchirure est obtenue. Ce traitement n’empêche pas l’apparition d’autres déchirures.

Selon les cas, un traitement plus étendu (barrage circulaire) peut être proposé.

• Rétinopathie diabétique : le diabète après quelques années d’évolution provoque d’importantes perturbations de la circulation rétinienne responsables d’une baisse visuelle sévère. Le laser peut être proposé pour traiter de grandes zones de rétine (panphotocoagulation) lorsqu’il existe un risque d’hémorragie intra-oculaire. Le traitement est réalisé en plusieurs séances. Le laser peut aussi être proposé lorsqu’il existe un oedème maculaire. Le but recherché est alors de stabiliser la vision.

Dégénérescence maculaire liée à l’âge : c’est la principale cause de baisse de vision après 65 ans.

Elle correspond à une altération de la région centrale de la rétine : la macula, avec pour conséquence un retentissement sur la vision précise, en particulier la lecture et l’écriture.

– la forme atrophique, la plus fréquente, ne peut pas bénéficier d’un traitement par laser.

– la forme exsudative se caractérise par l’apparition sous la rétine de néovaisseaux responsables d’hémorragies, d’oedème puis d’une destruction étendue de la macula. Dans certains cas la photocoagulation au laser peut permettre la destruction des néovaisseaux. La photocoagulation permet parfois une stabilisation de la vision. Cependant une surveillance est nécessaire car les récidives sont fréquentes.

• D’autres affections rétiniennes peuvent bénéficier d’un traitement par laser : séquelles d’occlusion veineuse rétinienne, tumeur de l’œil, suites opératoires de décollement de la rétine, angiomatose, macroanévrisme, choriorétinopathie séreuse centrale (cette liste n’est pas limitative).

La photocoagulation au laser

Elle utilise une lumière capable de transporter une grande quantité d’énergie qui sera délivrée en un endroit précis de l’œil. Elle peut créer une cicatrice, coaguler un vaisseau, détruire un tissu anormal. Il existe plusieurs types de lasers capables d’émettre des rayonnements de couleur différente, du bleu à l’infrarouge : laser argon, laser krypton, laser diode, laser Nd-Yag.

 Le traitement : il s’effectue habituellement en ambulatoire. Le patient est assis devant l’appareil. La pupille est dilatée par l’instillation d’un collyre. Un certain nombre d’impacts laser seront appliqués avec ou sans interposition d’un verre placé sur l’œil. Le temps de traitement n’excédera pas 15 à 20 minutes par séance.

 Anesthésie : l’œil est insensibilisé par un collyre, rarement par des injections de voisinage.

 Incidents ou difficultés peropératoires : une sensation d’éblouissement sera ressentie ; elle peut se prolonger au décours du traitement. Le traitement est habituellement peu douloureux. Il peut, chez certaines personnes, entraîner un malaise vagal et justifier la prise d’un médicament.

Evolution postopératoire habituelle

• Dans la très grande majorité des cas vous pourrez repartir juste après le traitement et reprendre dès le lendemain vos activités quotidiennes habituelles.

• Effets indésirables : dans les premières heures, vous pourrez ressentir un éblouissement, une vision brouillée, des maux de tête, une douleur qui disparaîtront rapidement.

• Les soins locaux sont réduits à l’instillation de gouttes selon les modalités qui vous seront précisées par votre ophtalmologiste.

• Un contrôle sera nécessaire à une date qui vous sera proposée par votre ophtalmologiste.

Complications du traitement de la rétine par laser

Les complications sévères de la photocoagulation au laser sont rares. Il s’agit d’altérations du champ visuel périphérique et parfois d’une baisse d’acuité visuelle plus ou moins durable après la photocoagulation panrétinienne chez les diabétiques.

D’autres complications sont moins sévères :

• irritation de la cornée (kératite)

• infection cornéo-conjonctivale (bactérienne ou virale)

• exceptionnellement : dilatation pupillaire prolongée, crise de glaucome aigu.

Dans la plupart des cas ce traitement contribue à prévenir une baisse visuelle ultérieure mais ne donnera pas d’amélioration visuelle.

Exceptionnellement une baisse visuelle définitive peut survenir au décours de ce traitement.



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