Le membre inférieur ou membre pelvien présente beaucoup de ressemblances avec son homologue supérieur ou thoracique. Néanmoins, sa fonction de train porteur conditionne une ossature plus massive, des articulations plus volumineuses et stables, soit par leur congruence, soit par un réseau ligamentaire puissant. La musculature y est plus imposante et les fascias, plus denses, assurent non seulement un fort gainage segmentaire répartissant la tension musculaire périosseuse lors de la contraction et contribuant à l'effet poutre, mais ils assurent aussi la partie passive du maintien sous forme de haubans. On voit ainsi qu'une ceinture de forte cohésion, enfouie dans une puissante musculature, est stable et partagée avec le tronc par son intériorité : les grand et petit bassins. La cuisse, le plus fort segment corporel, assure le contrôle du gros cardan formé par le genou. En dessous, cheville et pied, moins mobiles et plus puissants que le poignet et la main, réussissent à conjuguer la mobilité des petits interlignes nécessaire à l'adaptation plastique au contact du sol et, en même temps, à verrouiller efficacement l'ensemble, donnant ainsi sa stabilité à l'empilement corporel sus-jacent. Malgré la modestie de son volume, le pied regroupe un ensemble impressionnant de types articulaires différents, d'assemblage de ces différents interlignes entre eux, de plans ligamentaires et aponévrotiques de grande puissance. Sa musculature est divisée en extrinsèque, à prédominance mobilisatrice, et intrinsèque, à prédominance stabilisatrice. Le tout est recouvert d'un capiton plantaire assurant le rembourrage, la protection et la sensibilité aux appuis. Ce dernier point est modulé, dans l'espèce humaine, par le fréquent port de chaussures, dont la vocation interfère avec les structures anatomiques au service de la fonction. Enfin, l'innervation est servie par deux plexus, lombal et sacral, et trois gros nerfs, dont le sciatique, le plus gros du corps humain. Le réseau vasculaire est riche, particulièrement adapté à la lutte antigravitaire, notamment avec ses zones de chasse veineuse, son système valvulaire important et le rôle conjoint musculoaponévrotique.