Basse vision et malvoyance (en dehors des aides optiques et de la prise en charge sociale) - 01/01/99
Jean-Pierre Diard : Oto-rhino-laryngologiste
CPEMPN, hôpital d'instruction des armées Percy, 101, avenue Henri-Barbusse, 92141 Clamart France
7, rue de Sontay, 75116 Paris France
Hôpital Laennec, 42, rue de Sèvres, 75340 Paris cedex 07 France
Bruno Delhost : Opticien
Cédric Dematons : Opticien
Nelly Joyeaud : Instructrice en locomotion
Service de compensation du handicap visuel, institution nationale des Invalides, 6, boulevard des Invalides, 75007 Paris France
Service d'ophtalmologie, hôpital Avicenne, 125, route de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex France
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Résumé |
La réalisation de structures de prise en charge du handicap sensoriel et visuel a pour but de développer l'autonomie des patients présentant un déficit visuel sévère. Leur mise en oeuvre correspond à un voeu émis le 22 avril 1997 par l'Académie nationale de médecine pour la création de centres spécialisés en rééducation de la « basse vision ». En effet, la malvoyance, par la variété de ses étiologies, les coûts humains et sociaux qu'elle entraîne directement ou indirectement affecte un nombre de plus en plus important de malades.
Une méthode d'évaluation et de réadaptation de la vision restante après catastrophe tissulaire a été développée. Elle est basée sur des tests ou exercices dont les supports sont :
- le fonctionnement du système visuel dans son ensemble par canaux d'analyse fréquentielle séparés et indépendants les uns des autres (la détection, la reconnaissance, l'identification d'objets physiques ne mettent pas en jeu les mêmes composantes spatiotemporelles) ;
- l'élaboration d'une représentation mentale faisant intervenir les mécanismes de mémorisation et de structuration prototypique des objets ;
- une analyse multisensorielle de la représentation et non une analyse purement visuelle.
La méthode possède deux objectifs : d'une part au niveau de l'évaluation, elle consiste à définir les capacités visuelles du patient et les stratégies qu'il met en oeuvre ; d'autre part pour la rééducation, à l'aide d'exercices appropriés, elle permet de faire prendre conscience au malvoyant de ses limites. Cette prise de conscience permet une meilleure utilisation des potentiels visuels.
Dans la prise en charge réadaptative, schématiquement, trois grands groupes peuvent être dissociés :
- patient avec une atteinte de la vision centrale où la maladie sous-jacente est souvent une dégénérescence maculaire liée à l'âge. La rééducation porte essentiellement sur la vision fonctionnelle : adaptation d'aides optiques, apprentissage des stratégies motrices, oculomotrices du type excentration du regard, cognitives et sensorielles. Une consultation complémentaire avec l'instructeur de locomotion, l'ergothérapeute pour les activités de la vie quotidienne, est éventuellement envisagée ;
- patient avec atteinte de la vision périphérique. Ce cas est rencontré dans les pathologies de type rétinite pigmentaire. La prise en compte par l'instructeur de locomotion est nécessairement plus importante puisque la difficulté de déplacement est ici le problème majeur. La rééducation se déroule en intérieur ou extérieur et peut être nécessaire à domicile ou à proximité du lieu de vie du malade ;
- patient atteint de troubles de la perception de l'espace. L'évaluation a pu révéler des troubles de l'audition, de l'équilibration, neuropsychologiques. Une réadaptation spécialisée dans ces domaines devra être effectuée. Elle sera ponctuelle.
Ainsi, la prise en charge d'un patient malvoyant nécessite une approche spécifique et l'intrication active de plusieurs spécialités.
Plan
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