Clostridium difficile et pathologie digestive - 25/11/14
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Clostridium difficile est un bacille à Gram positif anaérobie sporulé, responsable de 10 à 25 % des cas de diarrhées postantibiotiques et de plus de 95 % des cas de colites pseudomembraneuses (CPM). Cette bactérie est la principale cause de diarrhées infectieuses nosocomiales chez l'adulte. La virulence des souches repose sur la sécrétion de deux toxines (toxine A [TcdA] et toxine B [TcdB]) dotées de propriétés à la fois entérotoxiques et cytotoxiques. Les principaux facteurs de risque d'infections à C. difficile (ICD) sont l'administration d'antibiotiques et l'âge supérieur à 65 ans. L'incidence des ICD en milieu hospitalier varie autour de quatre cas pour 10 000 patients-jours. Depuis 2003, l'incidence et la gravité des ICD ont significativement augmenté en Amérique du Nord et en Europe. Cette évolution semble liée à l'émergence et à la dissémination très rapide d'un clone particulier de C. difficile appelé « 027 » ou « NAP1 ». La transmission nosocomiale de C. difficile est favorisée par la résistance des spores dans l'environnement. Le diagnostic de référence des ICD est le test de cytotoxicité des selles en culture cellulaire et la culture toxigénique, mais la plupart des laboratoires utilisent un algorithme en deux temps comprenant une méthode sensible de screening et un test de confirmation plus spécifique. Le traitement des formes peu ou modérément sévères est le métronidazole (500 mg trois fois par jour per os) ; la vancomycine (125 mg quatre fois par jour per os) est réservée aux formes sévères ou en cas d'intolérance ou d'échec au métronidazole. La fidaxomicine est un nouvel antibiotique qui s'est avéré aussi efficace que la vancomycine pour la guérison clinique des ICD et qui diminue de moitié la fréquence des récidives. Les récidives sont fréquentes (environ 25 %) et la prise en charge des récidives multiples ne fait pas actuellement l'objet d'un consensus. La prévention des ICD repose sur une politique du bon usage des antibiotiques. La prévention de la transmission croisée en milieu hospitalier requiert l'application de précautions « contact » vis-à-vis des patients infectés, avec notamment le port systématique de gants dès l'admission dans la chambre et la désinfection quotidienne des chambres à l'aide de produits sporicides tel l'eau de Javel 0,5 %.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Clostridium difficile, Diarrhée, Colite, Antibiotiques, Toxines, Microbiote intestinal, Dyobiose
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