La sténose laryngotrachéale bénigne est une pathologie rare, d’étiologie multiples, dont la prise en charge est complexe en raison de la configuration et de la proximité du larynx et de la difficulté de l’abord chirurgical, potentiellement mutilant, pour la prise en charge d’une pathologie bénigne. Lorsque la chirurgie est récusée, les dilatations itératives voire une trachéotomie définitive sont des alternatives thérapeutiques. Les progrès en bronchoscopie rigide et l’évolution des matériels prothétique en silicone permettent une nouvelle approche dans la prise en charge des sténoses laryngotrachéales bénignes par la mise en place de prothèses en silicone souple dont le corps recouvre toute la sténose, des aryténoïdes jusqu’a la trachée. Ce travail préliminaire avait pour objectif d’évaluer la faisabilité, l’efficacité, la tolérance et les complications de la mise en place de ce type de matériel prothétique.

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, qui a analysé le dossier de patients présentant une sténose laryngotrachéale bénigne symptomatique nécessitant la mise en place d’une prothèse transcordale sur une période de trois ans. Le matériel utilisé était soit une prothèse droite silicone, soit un tube en T de montgomery en cas de trachéotomie préexistante inséré sous anesthésie générale lors d’une bronchoscopie interventionnelle au tube rigide.

Six patients ont été inclus. Cinq sont toujours vivants, 1 est décédé de cause non liée à la mise en place de la prothèse. Quatre n’ont plus de trachéotomie et 2 n’ont plus de prothèse transcordale. Les données recueillies sur la tolérance retrouvent, pour 3 patients, 2 cas de fausses routes minimes, et 1 cas de toux transitoire. Tous les patients ont présenté une dysphonie à type de voix chuchotée. Dans notre expérience nous n’avons pas été confrontés à des migrations ou des obstructions de prothèses.

Ces résultats préliminaires, encourageants, permettent d’envisager l’utilisation des prothèses transcordales dans l’indication des sténoses laryngotrachéales bénignes de façon complémentaire ou alternatives à la chirurgie, et ce, dans un objectif palliatif voire même curatif. L’iconographie de chaque patient sera présentée ainsi que les données concernant le suivi des patients.