Impact de l’asthme sévère en France : une étude à partir de l’échantillon généraliste de bénéficiaires - 31/01/18
Résumé |
Introduction |
L’asthme sévère concerne 5 à 10 % des asthmatiques en France. Peu d’études ont exploré son impact en termes de morbi-mortalité, de consommations de soins et de coûts.
Méthodes |
Une cohorte d’asthmatiques sévères adultes (critères de GINA [1 ]) a été identifiée en 2012 dans la base échantillon généraliste de bénéficiaires (EGB) [2 ] représentative de 1 % des sujets couverts par le régime général de l’Assurance maladie. Les comorbidités, consommations de soins, coûts et arrêts de travail en 2012 ont été comparés à ceux d’une population de sujets non asthmatiques, appariée sur âge, sexe et CMU. Pour la mortalité, la comparaison portait sur les années 2013–2015.
Résultats |
Au total, 690 asthmatiques sévères ont été appariés à 2070 sujets non asthmatiques (âge moyen de 61 ans, 65,7 % de femmes). Les facteurs de risques et les comorbidités (cardiovasculaires et autres) étaient significativement plus fréquents chez les asthmatiques sévères que chez les non asthmatiques (Tableau 1). Par exemple, ils étaient 73,9 % à présenter au moins une pathologie cardiovasculaire vs 54,3 % chez les non-asthmatiques. Les asthmatiques sévères ont consommé significativement plus de corticoïdes oraux et d’antibiotiques que les non-asthmatiques (respectivement 58,7 % vs 18,3 %, p<0,0001 et 76,2 % vs 40,3 %, p<0,0001). Les asthmatiques sévères ont été significativement plus hospitalisés que les non-asthmatiques (33,2 % vs 19,7 %, p<0,0001), ont plus souvent consulté un médecin généraliste (97,8 % vs 83,9 %, p<0,0001) (avec un nombre moyen plus élevé de consultations dans l’année, 9,8 vs 6,2 p<0,0001), un pneumologue (31,0 % vs 1,7 %, p<0,0001) et une infirmière (55,7 % vs 35,2 %, p<0,0001). Le taux de mortalité cumulé sur les années 2013–2015 était plus important chez les asthmatiques sévères (7,1 % vs 4,5 %, p<0,05). L’impact sociétal des asthmatiques sévères était plus important que celui des non-asthmatiques avec un coût médical direct de 6993 € vs 2994 € (p<0,0001) et un nombre de jours d’arrêt de travail dans l’année de 12,6 vs 8,1 (p<0,0001).
Conclusion |
Cette étude met en évidence le poids supérieur de l’asthme sévère par rapport à la population générale en termes de morbi-mortalité, de consommation de soins et de coûts.
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Vol 35 - N° S
P. A4-A5 - janvier 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.