La sage-femme s’impose en tant qu’acteur de santé publique comme une des premières ressources dans la prévention et l’aide à l’arrêt du tabac pour les femmes en âge de procréer du fait des nombreux contacts établis lors de leur suivi gynécologique et obstétrical. Dans ce cadre, une étude a été réalisée auprès des élèves sages-femmes afin de déterminer leurs comportements et attitudes vis-à-vis du tabac ainsi que leur rôle dans la lutte contre le tabagisme.

Il s’agit d’une étude transversale menée du 15 janvier au 15 février 2018 à l’aide d’un questionnaire auto-administré anonyme à l'université des sciences de la santé de Libreville (Gabon).

Au total, 188 auto-questionnaires ont été complétés (70,7 % des élèves sages-femmes de première année, 15,0 % de deuxième année et 14,3 % de troisième année). Les connaissances des élèves sages-femmes sur le rôle du tabagisme dans la genèse des complications fœto-maternelles est insuffisante. Au total, 17,1 % des élèves sages-femmes pensent que le tabac est responsable de la survenue des grossesses extra-utérines, 20,3 % pensent qu’il est responsable d’hématome rétroplacentaire, 17,6 % de rupture prématuré des membranes. La prévalence du tabagisme était de 11,1 %. Il était plus fréquent chez les élèves sages-femmes de deuxième année (25,0 %) et de troisième année (14,8 %) (p<0,023). L’âge moyen du début du tabagisme était de 19,0±4,4 ans et les facteurs initiateurs étaient l’influence de l’entourage (28,6 %), le plaisir (19,0 %) et le stress (14,3 %). La dépendance à la nicotine était faible à moyenne chez 48,8 % et absente chez 52,2 %.

Les élèves sages-femmes présentent des lacunes sur les connaissances du tabagisme dans la genèse des complications fœto-maternelles. Il apparaît nécessaire d’inclure dans les curricula de formation des stratégies de lutte anti-tabac.

The midwife, in taking on a public health role, is one of the most important resources for the prevention of smoking and in helping smoking cessation among women of childbearing age thanks to their numerous contacts with pregnant women. With this in mind, we conducted a study among student midwives to examine their smoking behavior, their attitudes towards smoking, and their participation in prevention.

This was a descriptive cross-sectional study conducted from 15 January to 15 February 2018 using a self-administered questionnaire and included the student midwives of the University of Health Science at Libreville (Gabon).

A total of 188 student midwives completed the questionnaires (70.7% of students of the 1st year, 15.0% of students of the 2nd year and 14.3% of students of the 3rd year). Gaps exist in the knowledge of student midwives regarding the risks of cigarette smoking in pregnancy and its role in the development of complications for the mother and foetus. Overall, 17.1% of student midwives think that smoking is responsible for the occurrence of ectopic pregnancies, 20.3% believe it is responsible for retro-placental haematoma, 17.6% for premature rupture of the membranes. The prevalence of smoking was 11.1% and was most frequent in 2nd year students (25.0%) and 3rd year students (14.8%) (P<0.023). The mean age of beginning smoking was 19.0±4.4 years. The main initiating factors were peer influence (28.6%), pleasure (19.0%) and stress (14.3%). Nicotine dependence was weak to moderate among 48.8% of smokers and absent in 52.2%.

Gaps exist in the knowledge of student midwives regarding the risks of cigarette smoking to complications of pregnancy. There is need therefore to include formal training on tobacco control strategies at an early stage in the medical curriculum.