Instantané de la prise en charge des patients asthmatiques sévères en 2018 : expérience du CHU de Nantes - 28/06/19
Résumé |
Introduction |
L’asthme est une pathologie inflammatoire chronique touchant les voies aériennes, hétérogène tant dans sa présentation que dans sa physiopathologie. Les données fondamentales et cliniques acquises sur les trente dernières années ont considérablement étoffé la conceptualisation de la maladie asthmatique notamment sévère (phénotypes et endotypes). Parallèlement à ces progrès, des biothérapies et des techniques innovantes telles que la thermoplastie bronchique sont apparues améliorant l’arsenal thérapeutique disponible. L’ensemble de ces éléments a considérablement modifié la population d’asthmatiques sévères. L’objectif principal de cette étude est de décrire les principales caractéristiques démographiques, cliniques, fonctionnelles respiratoires et thérapeutiques d’une population d’asthmatiques sévères telle que suivie en 2018.
Méthodes |
Tous les patients asthmatiques sévères (critères de l’American Thoracic Society) s’étant présentés à la consultation spécialisée d’asthme sévère du CHU de Nantes en novembre 2018 ont été évalués pour inclusion. Afin de pouvoir s’appuyer sur le théorème central limite et ainsi estimer des intervalles de confiance selon la loi normale, un effectif cible de 30 patients a été retenu. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux.
Résultats |
Trente patients asthmatiques sévères ont été recrutés sur le mois de novembre 2018. Les patients présentent un âge moyen de 57 ans avec un sexe ratio équilibré. L’atopie concerne une proportion importante des patients (56,67 %) ainsi que la polypose nasosinusienne (40 %). La fonction respiratoire est globalement conservée (VEMS à 81,7 % de la valeur théorique) mais un nombre restreint de patients conservent une réversibilité significative sous béta-2 mimétiques (25 %). La fréquence des exacerbations est relativement élevée (2,48 par an). On note un recours fréquent aux corticoïdes oraux continus (40 %) bien que les biothérapies (53,3 %) prennent une place désormais significative. Bien que des phénotypes se dessinent, aucune différence significative en terme clinique et paraclinique n’a été mise en évidence.
Conclusion |
Malgré un effectif réduit, les principales caractéristiques démographiques, cliniques et paracliniques décrites dans les cohortes de grande envergure sont retrouvées. L’arrivée des nouvelles biothérapies a nettement modifié les modalités de prise en charge thérapeutique des patients asthmatiques sévères. Le suivi des modifications induites par ces nouveaux traitements sera certainement important afin de s’adapter aux patients dans un objectif de médecine personnalisée.
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Vol 36 - N° 5
P. 644 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.