La tuberculose reste une constante actualité dans un pays à faible ressource comme Madagascar. La chirurgie ne concerne plus que les séquelles et les formes compliquées. L’objectif de notre étude est de décrire la prise en charge de la tuberculose thoracique séquellaire et/ou compliquée.

Il s’agit d’une étude transversale descriptive des cas de tuberculose compliquée et/ou séquellaire opérés au service de chirurgie thoracique CHU-JRA sur une période de trois ans (janvier 2014–décembre 2016). Ont été inclus les patients présentant une tuberculose thoracique active ou séquellaire avec preuve bactériologique ou histologique.

Soixante et onze patients ont été colligés durant la période d’étude. L’âge médian était de 39 ans avec un sex-ratio de 2,29. Le syndrome d’épanchement pleural liquidien a été retrouvé dans 56,34 % (40 cas), 12,68 % (9 cas) de greffe aspergillaire ainsi que de polyadénopathies et un cas de médiastinite tuberculeuse ; 67,60 % (48 cas) des patients ont bénéficié de drainage thoracique, 43,66 % (31 cas) d’une décortication, 8,45 % (6 cas) d’une lobectomie, 5,63 % (4 cas) de spéléotomie et 2,81 % (2 cas) de thoracomyoplastie. L’évolution a été favorable dans 71,83 % (51 cas) des patients, mais on a déploré 5,63 % (4 cas) de décès postopératoire.

Si dans littérature, l’incidence de la tuberculose est de plus en plus faible à Madagascar, la chirurgie occupe encore une place importante dans la prise en charge de la tuberculose séquellaire et/ou compliquée. D’où la suggestion d’intégrer un volet de prise en charge chirurgicale dans le Programme national de la lutte contre la tuberculose (PNLT) afin d’alléger le coût du traitement global des patients tuberculeux.