Hypertension pulmonaire et exposition au léflunomide : données du registre français de l’hypertension pulmonaire - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
Des cas d’hypertension pulmonaire (HTP) ont été décrits dans la littérature chez des patients traités par léflunomide. L’objectif de ce travail est d’étudier la possible imputabilité du leflunomide dans la survenue de cas d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) à partir des données du registre français de l’HTP.
Méthodes |
Nous avons identifié via les données du registre français de l’HTP et du programme VIGIAPATH tous les cas incidents d’HTP survenue chez des patients ayant reçu du léflunomide de septembre 1999 (date d’AMM) à mai 2018. L’étiologie des HTP ainsi que les caractéristiques cliniques, fonctionnelles et hémodynamiques ont été collectées. Les résultats sont exprimés en médiane (minimum–maximum).
Résultats |
Vingt-trois patients ayant reçu du leflunomide avant la survenue de l’HTP ont été identifiés. Dix-neuf (82,6 %) présentaient au moins un facteur de risque reconnu d’HTP : 8 avec une pathologie associée à l’HTAP (1 cardiopathie congénitale, 2 hypertensions portales, 2 HTAP aux anorexigènes, 3 connectivites), 2 HTP post-capillaires, 9 maladies respiratoires chroniques, 2 maladies thromboemboliques chroniques et 3 avec une cause du groupe V (Tableau 1). Seuls 4 ne présentaient aucun facteur de risque identifié d’HTP en dehors de l’exposition au léflunomide avec une durée d’exposition entre le début du traitement et le diagnostic d’HTP de 57 mois (24–115). Au diagnostic, il existait chez ces patients une atteinte fonctionnelle majeure (4 patients en classe fonctionnelle NYHA III ou IV). Le cathétérisme cardiaque droit confirmait une HTP précapillaire sévère avec une pression artérielle pulmonaire moyenne à 44mmHg (43–52), un index cardiaque effondré à 1,4 L/min/m2 (1,19–1,83) et des résistances vasculaires pulmonaires à 15,8 UW (12,1–20,5) sans réversibilité au NO. Ces 4 patients ont reçu un traitement spécifique de l’HTAP (1 monothérapie orale, 2 bithérapies orales, 1 bithérapie avec epoprosténol IV). Le traitement par léflunomide a été arrêté au diagnostic chez 3 de ces patients. À 4 mois, il existait une amélioration fonctionnelle et hémodynamique chez 2 patients et un patient est décédé avant réévaluation.
Conclusion |
La majorité des patients exposés au leflunomide présentant une HTP avaient un facteur de risque d’HTTP identifié. L’existence d’une HTAP sans facteur associé est une situation rare, suggérant un risque faible ou une association fortuite entre leflunomide et HTAP. Une surveillance accrue est nécessaire afin de confirmer ou infirmer ce signal de pharmacovigilance.
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Vol 12 - N° 1
P. 145-146 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.