Anxiété, dépression et sévérité du syndrome d’apnées obstructives du sommeil : y a-t-il une corrélation ? - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
L’association entre la sévérité du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et les troubles psychiatriques notamment l’anxiété et la dépression a intéressé plusieurs études avec des conclusions contradictoires. Le but de ce travail était d’évaluer l’association entre les symptômes anxieux et dépressifs et la sévérité du SAOS.
Méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective incluant 80 patients ayant un SAOS non traité sans antécédents de maladie mentale ni prise de traitements psychoactifs. La sévérité du SAOS a été évaluée en se basant sur l’index d’apnées-hypopnées du sommeil (IAH) en définissant un SAOS léger (5≥IAH<15), modéré (15≥IAH<30) et sévère (IAH≥30/heure). Après leur consentement, un entretien a été effectué au cours duquel nous avons posé les questions de l’échelle « Hospital Anxiety and Depression Scale » (HAD) de la dépression (HAD-D) et de l’anxiété (HAD-A) dans leur version validée en arabe. Des scores≥8 ont été considérés positifs pour la dépression et l’anxiété, respectivement.
Résultats |
L’âge moyen était de 54,83±13,12 ans. Les patients étaient de sexe féminin dans 65%. Les comorbidités étaient dominées par l’hypertension artérielle systémique (60%), la dyslipidémie (43,8%) et le diabète (37,5%). L’indice de masse corporelle moyen était de 34,7±6,14kg/m2 et l’obésité a été notée dans 83,8% des cas. L’IAH moyen était de 36,52±25/heure. Le SAOS était léger (26,32%), modéré (7,5%) et sévère (66,3%). La prévalence de la dépression et de l’anxiété était respectivement de 35% et 43,8% des cas. Les scores moyens de l’HAD-D et l’HAD-A étaient 9±4,8 et 9,5±4,23 respectivement. Aucune différence significative entre les patients SAOS léger, modéré et sévère en termes de prévalence de symptômes dépressifs (p=0,477) et de symptômes anxieux (p=0,825). Il n’y avait pas d’association entre l’HAD-D et l’IAH (r=0,095; p=0,404). De même, l’HAD-A n’était pas corrélé à l’IAH (r=0,212; p=0,059).
Conclusion |
Notre étude n’a pas mis en évidence une association entre les symptômes anxieux, dépressifs et la sévérité du SAOS. D’autres études à large échelles seront utiles afin de mieux élucider les relations entre le SAOS et ces 2 pathologies psychiatriques.
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Vol 12 - N° 1
P. 158 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.