Efficacité du dupilumab dans l’asthme sévère non contrôlé : étude multicentrique de vraie vie en France - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
De septembre 2017 à janvier 2018, l’ouverture d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) a permis de traiter par dupilumab (anticorps monoclonal anti-IL4/13R) des patients asthmatiques sévères non contrôlés en impasse thérapeutique. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’effet du traitement sur le contrôle de l’asthme.
Méthodes |
Une étude rétrospective multicentrique a été conduite dans les 13 hôpitaux français ayant fait une demande d’ATU nominative pour du dupilumab. Les caractéristiques démographiques, cliniques et fonctionnelles des patients ont été recueillies à l’inclusion et à 12 mois de traitement. Les Résultats sont exprimés en tant que médianes avec écarts interquartiles.
Résultats |
Soixante-quatre patients (âge médian 51 ans [44,5–60,7], 53 % de femmes) ont reçu au moins une injection de dupilumab et ont eu au moins une visite de suivi. Soixante-seize pour cent des patients étaient sous corticoïdes oraux au long cours, 84 % d’entre eux avaient reçu de l’omalizumab et 17 % du mepolizumab. Le taux d’éosinophiles à l’inclusion était de 240,00 [100,00–470,00]. Après 12 mois de traitement, le score ACT est passé de 14 [8–16] à 22 [17–24] (p<0,001), et 78 % des patients étaient considérés comme répondeurs par l’investigateur (rangs 1 et 2 du score GETE). Le taux d’exacerbation annuel a diminué de 4 [3–7] à 1 [0–2] (p<0,001). La dose médiane de corticoïdes oraux a été réduite de 20,0 [11,5–30,0] à 6,0 [5,0–20,0] mg/jour (p<0,001). Le VEMS pré-bronchodilatateur a augmenté de 57,0 % [47,0–75,0] à 66,5 % [53,0–86,0] (p<0,001) avec un gain médian de 200 [−30 à 620] mL. Une hyperéosinophilie supérieure à 1500/mm3 a été constatée chez 16 patients (25 %), supérieure à 3000/mm3 chez 4 patients (6 %) au cours du suivi. Le score ACT, le score GETE, la dose de corticoïdes oraux et le VEMS à 12 mois étaient comparables chez les patients ayant présenté une hyperéosinophilie sous traitement et chez ceux n’ayant pas eu d’hyperéosinophilie. Aucun de ces évènements n’a été symptomatique ni n’a entraîné l’arrêt du traitement. Trois décès sont survenus pendant l’étude, aucun n’étant attribué au traitement.
Conclusion |
Dans une population d’asthmatiques sévères non sélectionnés, le dupilumab est associé à une amélioration significative du contrôle de l’asthme, une réduction du nombre d’exacerbations, une amélioration de la fonction pulmonaire et une diminution de la consommation de corticoïdes oraux. L’hyperéosinophilie est fréquente sous dupilumab, mais ne paraît pas associée à une moins bonne réponse au traitement.
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Vol 12 - N° 1
P. 185-186 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.