La tularémie dans sa forme pulmonaire : un diagnostic à ne pas méconnaître - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
La tularémie est une maladie d’inoculation causée par un coccobacille gram négatif, Francisella tularensis. Cette zoonose est transmise à l’homme par contact avec des animaux infectés du genre des lagomorphes ou par pique de tiques. La forme pulmonaire peut survenir suite à l’inhalation de particules ou par voie hématogène.
Méthodes |
Nous rapportons l’observation de deux patients se présentant pour une symptomatologie similaire inaugurant le tableau d’une tularémie pulmonaire dans les suites d’un débroussaillage dans la région de Bourgogne-Franche-Comté.
Résultats |
Deux patients, M. O., et son beau-frère ayant respectivement 64 et 68 ans, sans antécédents particuliers, se sont présentés au mois de mai 2019 pour une toux fébrile peu productive avec arthromyalgies. Une semaine auparavant, ils étaient partis ensemble débroussailler des terrains sans aucune protection du visage ou port de casque. L’examen somatique des deux patients était normal en dehors d’une fièvre objectivée. On retrouvait un syndrome inflammatoire biologique. Les ECBU étaient stériles. Les hémocultures et les sérologies EBV, CMV, VHB, VHC et VIH étaient toutes négatives. Une TDM TAP injectée a été réalisée aux deux patients objectivant un aspect quasiment identique fait de plusieurs formations nodulaires spiculées faisant entre 5 et 29mm de grand axe prédominant au niveau des lobes inférieurs, avec présence d’une condensation parenchymateuse para-scissurale droite pour l’un des deux patients. Le LBA concluait à une hypercellularité avec prédominance de PNN. L’examen direct ne retrouvait pas de d’agents pathogènes, ni de BAAR ou de cellules néoplasiques avec une culture négative. Les antigénuries légionelle, les sérologies Mycoplasme penumoniae, Chlamydiae pneumoniae, Coxiella burnetii, de la leptospirose ainsi que le Quantiféron-TB Gold® étaient aussi négatives. La sérologie F. tularensis faite au CNR à 3 semaines du début des symptômes était positive pour les deux patients en IgM et IgG, avec un titre d’IgM qui a doublé à j15 pour l’un des deux patients. Le diagnostic d’une tularémie pulmonaire a été retenu. Aucune antibiothérapie n’a été prescrite devant une évolution spontanément favorable. Une TDM de contrôle faite à 3 mois montrait une quasi disparition des lésions pulmonaires dans les deux cas.
Conclusion |
La tularémie dans sa forme pulmonaire a une présentation radiologique non spécifique pouvant mimer une pathologie tumorale. Seul le contexte épidémio-clinqiue peut nous inciter à évoquer ce diagnostic.
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Vol 12 - N° 1
P. 242-243 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.