Les inégalités de revenus influencent la survie sans progression dans la fibrose pulmonaire idiopathique - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
Les faibles revenus sont des indicateurs pronostiques connus dans diverses maladies respiratoires chroniques mais peu étudiés dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). La FPI est la plus fréquente et grave des pneumopathies interstitielles diffuses. Son histoire naturelle reste mal comprise. Nous faisons l’hypothèse que les faibles revenus ont un impact pronostique dans la FPI.
Méthodes |
Les patients sont issus de la cohorte prospective multicentrique française COFI. Le revenu individuel n’étant pas disponible, il a été estimé à partir des données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui archive le revenu annuel médian des habitants de toutes les villes ou arrondissements en France. Ce revenu annuel médian a été attribué à chaque patient en fonction de son domicile. Les patients ont été séparés en deux groupes, « faible revenu » et « revenu supérieur », selon que le revenu annuel était<ou>à 18 170 €/an (premier quartile de l’ensemble de la population incluse). La probabilité de survie sans progression (SSP) des groupes a été comparée par un test du log-rank et un modèle de Cox en analyse multivariée.
Résultats |
Deux cent patients ont été inclus et suivis pendant une moyenne de 33,8±22,7 mois. À la fin de l’étude, 6 (3 %) ont été perdus de vue, 17 (9 %) ont été transplantés, et 120 (60 %) sont décédés. Les patients du groupe « faible revenu » étaient plus susceptibles d’être d’origine non européenne (p<0,006), d’exercer une profession exposante à l’amiante/silice/poussières de bois/bétail (p<0,0001), et d’avoir une exposition cumulée aux particules fines (PM2.5) supérieure (p=0,054). À l’inclusion ces patients étaient plus sévères sur la distance parcourue au test de marche des 6minutes (p=0,021) et la classe NYHA (p=0,049). La médiane de SSP était plus basse pour le groupe « faible revenu » (11,6 versus 16 mois, p=0,038). Après ajustement sur l’âge, le sexe et la CVF initiale, le faible revenu restait un facteur associé à une SSP moindre (HR : 1,49 [IC95 % : 1,05–2,10], p=0,025).
Conclusion |
Le revenu semble être un facteur pronostique de la FPI, indépendant de l’âge, du sexe et de la sévérité de la maladie. Cet effet négatif pourrait être lié à une exposition excessive aux polluants professionnels et/ou environnementaux chez les patients les plus défavorisés. Des études futures utilisant une approche globale des facteurs socio-économiques, environnementaux et professionnels sont nécessaires. Grants : (Legs Poix, no 637), PHRC (AOR 07076).
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Vol 12 - N° 1
P. 52 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.