Introduction : La tuberculose reste un problème de santé publique dans le pays malgré les progrès considérables réalisés depuis la mise en œuvre du Programme National de Lutte Antituberculeuse (PNLAT).

Objectifs : Les auteurs font un bilan de vingt deux années d’application du PNLAT dans le département pour apprécier l’évolution épidémiologique de la tuberculose pulmonaire (TP) et faire le point des problèmes rencontrés dans chacun des quatre secteurs sanitaires.

Patients et méthodes : Cette étude rétrospective a concerné tous les cas de TP déclarées au niveau des quatre unités de lutte contre la tuberculose et les maladies respiratoires (UCTMR). Les données ont été recueillies à partir des registres de déclaration et des bilans mensuels et annuels de tuberculose de chaque secteur. La population a été évaluée à partir des recensements généraux de la population de 1975 et 1998 qui estiment le taux de progression annuel respectivement à 3,4 % et 1,4 %.

Résultats : Durant cette période 7 464 cas de tuberculoses pulmonaires ont été colligées. Le nombre de TP a été relativement stable entre 1984 et 1992 autour de 290 cas. L’incidence des tuberculoses à microscopie positive (TP M+) est passée de 43,7 % en 1984 à 38,8 % en 1993.

Entre 1993 et 1997, un relâchement dans l’application du PNLAT a eu lieu suite aux évènements qu’a connus la région. A partir de 1998, la relance de l’activité du PNLAT a amorcé une ascension dans l’incidence qui a atteint 45,8 % en 2000 pour se stabiliser autour de 41 % entre 2003 et 2005

Conclusion : L’Incidence de la TP M+ dans notre département est sensiblement supérieure à la moyenne nationale. Les conditions socio-économiques de ces dernières années et la baisse sensible du pouvoir d’achat du citoyen retentissent négativement sur l’évolution de la maladie, la prise en charge active et soutenue du PNLAT tentera de réduire de manière notable l’impact de la tuberculose dans le pays.