Colonisation et Infections pulmonaires nosocomiales : étude de la virulence et de la sensibilité à la chlorhexidine des souches d’Escherichia coli responsables - 02/12/14
Résumé |
Organisation |
Travail réalisé sous la direction de J.-D. Ricard.
Introduction |
E. coli est la première entérobactérie impliquée dans la survenue de pneumonies acquises sous ventilation mécanique (PAVM), et la plus fréquente des entérobactéries productrices d’une β-lactamase à spectre élargi (BLSE). Notre objectif était d’étudier, à large échelle, les caractéristiques antibiotypiques, phylogénétiques et génomiques des isolats d’E. coli responsables de PAVM, ainsi que leur sensibilité à la chlorhexidine, utilisée lors des soins oropharyngés en réanimation.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude multicentrique, prospective, avec recueil des isolats respiratoires d’E. coli des patients sous ventilation invasive. Pour chaque isolat, nous avons caractérisé l’antibiotype, et, déterminé par PCR, les groupes et sous-groupes phylogénétiques, le O-type et le contenu en facteurs de virulence. La sensibilité à la chlorhexidine (CHX) était analysée à travers l’élaboration de courbes de croissance, ainsi que la réalisation de temps de contact.
Résultats |
Parmi les 84 isolats d’E. coli recueillis chez 80 patients, 59 étaient responsables de pneumonies, et 25 de colonisation simple. 13 % des isolats étaient sécréteurs de BLSE. Les isolats du groupe B2 étaient majoritaires (57 %). Ils présentaient alors des scores de résistance aux antibiotiques inférieurs aux isolats non-B2, et leur score de virulence était supérieur. Les isolats présentaient des temps de croissance maximaux à la CHX variées, corrélés à la résistance aux antibiotiques. Les concentrations de CHX 12 et 2mg/L étaient très peu efficaces sur un inoculum bactérien de 109UFC/mL.
Discussion |
Ces résultats, s’ils confirment l’implication des isolats du groupe phylogénétique B2 et leur fort potentiel d’invasion respiratoire, montrent que d’autres groupes phylogénétiques, moins sensibles aux antibiotiques, sont également responsables de PAVM. L’émergence de souches sécrétrices de BLSE est un aspect nouveau et préoccupant. Enfin, cette étude remet en cause la pertinence des soins oropharyngés à la CHX, tels qu’ils sont réalisés actuellement en prévention des PAVM.
Conclusion |
L’augmentation d’isolats sécréteurs de BLSE, et la richesse en facteurs de virulence des isolats respiratoires d’E. coli, rendent nécessaire l’amélioration de la prévention des PAVM, ainsi que le développement de nouvelles voies thérapeutiques pour contrecarrer à la fois la virulence des isolats sensibles aux antibiotiques et les isolats multirésistants.
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Vol 31 - N° 9
P. 881 - novembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.