La polyarthrite rhumatoïde (PR) a un fort impact socioéconomique. Anticiper le devenir de cet impact en évaluant le devenir de sa fréquence et de sa gravité est nécessaire pour les acteurs de la santé publique.

Les données sur la fréquence de la PR sont contradictoires. Les études de cohortes ne permettent pas d’affirmer une modification de l’incidence. La prévalence est généralement retrouvée stable ou en augmentation. Les résultats sont concordants pour ce qui concerne la gravité de la PR, qui diminue au cours du temps : diminution de l’activité, raréfaction des manifestations extra-articulaires, moindre recours à la chirurgie dans le cadre des destructions ; la gravité radiologique est également en diminution. En revanche, la surmortalité, malgré une tendance à la diminution au cours du temps, reste patente dans cette maladie.

L’activité de la PR et ses conséquences ont diminué au cours du temps en même temps que l’amélioration des stratégies de prise en charge (diagnostique, critères d’évaluation, surveillance stricte et objectifs) et les progrès thérapeutiques (extension de l’usage des DMARDs, usage des nouvelles molécules, meilleures indications thérapeutiques). En revanche, la PR semble aussi fréquente et entraîne toujours une surmortalité significative.

Rheumatoid arthritis (RA) generates a heavy socioeconomic burden. The ability to predict the frequency and severity of socioeconomic effects due to RA is crucial to the development of public health policies.

Frequency data are conflicting. No proof exists from cohort studies that the incidence of RA has changed over time. Overall, the prevalence of RA is stable or on the rise. Studies consistently demonstrated a decrease in severity over time, with lower activity, fewer extra-articular manifestations, a diminished need for surgery to treat joint destruction, and less severe radiological changes. The excess mortality, in contrast, despite a trend toward a decrease over time, remains significant.

The activity and deleterious effects of RA have diminished over time, in conjunction improved management strategies (diagnosis, evaluation criteria, tight control and targets) and recent therapeutic advances (most use of DMARDs, new drugs and improved patient selection). However, there seems to be no decrease in the frequency of RA, which continues to induce significant excess mortality.