Évaluation d’un relais par teicoplanine dans le traitement des endocardites à Enterococcus faecalis - 29/05/18
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
Notre objectif était d’évaluer l’efficacité de la teicoplanine en relais de l’amoxicilline dans le traitement des endocardites infectieuses (EI) à Enterococcus faecalis (Ef).
Matériels et méthodes |
Analyse rétrospective de tous les patients adultes traités pour une EI certaine à Ef dans notre établissement entre 1997 et 2016. Les patients porteurs de matériel intra- ou extracardiaque laissé en place (hors prothèse valvulaire), n’ayant pas reçu de bithérapie initiale ou ayant reçu de la vancomycine ont été exclus. Les patients traités par amoxicilline (groupe 1, G1) ont été comparés à ceux pour lesquels l’amoxicilline a été remplacée par la teicoplanine (groupe 2, G2).
Résultats |
Soixante et onze patients ont été inclus, 34 dans le G1 et 37 dans le G2. Les 2 groupes étaient similaires en termes d’âge (G1 67±15 ans ; G2 67±21 ans, p=0,4), de comorbidités (score de Charlson, G1 : 4, IQ25–75 3–6 ; G2 : 4, IQ25–75 1–6, p=0,6), d’EI sur prothèse valvulaire (G1 12/34, 35 % ; G2 : 16/37, 43 %, p=0,5), de taille de la végétation (G1 : 12mm, IQ25–75 10–18 ; G2 : 12,8mm, IQ25–75 8,5–15, p=0,6) et d’indication chirurgicale (G1 23/34, 68 % ; G2 : 18/37, 49 %, p=0,1). Le G1 a présenté plus d’abcès périvalvulaires (9/34, 26 %) et de complications cardiaques (24/34, 71 %) que le G2 (3/37 (8 %) et 16/37 (43 %), p<0,05) alors que le G2 a présenté plus d’évènements emboliques (19/37, 51 %) que le G1 (8/34, 23 %, p<0,05). La durée médiane de traitement par amoxicilline dans le G1 était de 42jours (IQ25–75 35–43). Dans le G2, le relais par téicoplanine a été effectué après une médiane de 18jours d’amoxicilline (IQ25–75 12–21), et poursuivi pour une médiane de 29jours (IQ25–75 25–34). La durée de traitement par gentamicine était comparable entre les 2 groupes (G1 : 20jours, IQ25–75 13–27 ; G2 16jours, IQ25–75 14–28). Lorsqu’indiquée une chirurgie a été réalisée chez 17/23 patients dans le G1 (74 %) et 11/18 patients dans le G2 (61 %, p=0,38). La mortalité attribuable à l’EI était supérieure dans le G1 (13/34, 38 %) par rapport au G2 (3/37, 8 %, p=0,05). Chez les patients vivants au décours du traitement, le taux de rechute était comparable entre les 2 groupes (G1 : 2/26, 7,7 % ; G2 : 3/37 8,1 %) avec un suivi médian de 542jours (IQ25–75 90–1235). Parmi les patients porteurs de prothèses valvulaires vivants au décours du traitement, 1/8 a rechuté dans le G1 (12,5 %) et 3/16 dans le G2 (19 %, p=1), représentant dans le G2 l’ensemble des patients ayant rechuté.
Conclusion |
Les patients ayant bénéficié d’un relais par teicoplanine étaient atteints d’une EI moins grave que ceux recevant le traitement de référence. Un relais par teicoplanine pourrait représenter une alternative dans le traitement des EI à Ef. Des études randomisées sont nécessaires pour préciser la place de la teicoplanine dans cette indication, notamment chez les patients ayant des critères de gravité et en cas d’EI sur prothèse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S71-S72 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?