Depuis plusieurs années la communauté scientifique met en garde sur les risques de mésusage du fentanyl, notamment lors de prescription hors AMM ou hors ITR (forme transdermique) chez des patients n’ayant pas de cancer.

Objectif Faire un état des lieux sur les prescriptions de fentanyl en 2017 chez les assurés du régime général résidant dans la région des pays de la Loire et sensibiliser les professionnels de santé.

Identification des prescriptions fentanyl délivrées en pharmacie sur la période allant du 1-1-2017 au 1-12-2017 pour des assurés du régime général. Recherche des ALD (distinction entre les ALD n^o 30 [cancer], les autres ALD et les patients sans ALD). Évaluation de la durée de traitement et de la dose délivrée sur la période selon la DDJ (OMS) du fentanyl.

Au total, 5250 assurés de la région des Pays de la Loire ont reçu au moins une dispensation de fentanyl (90 % patch transdermique) sur la période (sex-ratio : 0,46 ; 39 % des patients ont 80 ans ou plus); 66,6 % des patients sont en ALD, mais uniquement 25 % pour un cancer (75 % des patients qui reçoivent du fentanyl sont « hors ITR »). Parmi les patients qui n’ont pas de cancer, 31,4 % ont eu une seule dispensation de fentanyl et 1746 patients (44,3 %) ont reçu du fentanyl de façon chronique (pendant au moins 90 jours). Deux mille deux cent quatre-vingt-douze prescripteurs différents (médecins généralistes : 82,8 %); 76,7 % des généralistes qui prescrivent du fentanyl ont au maximum 3 patients différents traités. Le nombre de patients différents n’ayant pas une ALD n^o 30 (cancer) traités par fentanyl par un même médecin généraliste varie de 1 à 38. Parmi les 1265 médecins généralistes ayant au moins un patient non ALD n^o 30 (cancer) traité par fentanyl, 64,9 % ont au moins un patient qui reçoit de traitement de façon chronique (au moins 3 mois). Cent soixante-douze médecins généralistes ont au moins 3 patients non ALD n^o 30 (cancer) traités de façon chronique par fentanyl.

Campagne d’échanges confraternels auprès des médecins généralistes prescripteurs de fentanyl de façon chronique chez des patients n’ayant pas de cancer afin de les sensibiliser au risque de mésusage.