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Alcool et drogues à l’université de Caen Normandie (ADUC) : une contribution utile pour l’addictovigilance sur la population estudiantine - 04/11/18

Doi : 10.1016/j.therap.2018.09.020 
Léa Hamel-Sénécal 1, Basile Chrétien 1, , Nicolas Cabé 2, Ludivine Ritz 3, Jesica Mange 3, Cécile Sénemeaud 3,  NicolasMargas 4, Pascale Leconte 5, Alexandre Bazire 3, Jean Baptiste Marchand 3, Maryse Delaunay-El Allam 3, Denis Jacquet 3, Virginie Bagneux 3, Hélène Beaunieux 3, R. Le Boisselier 1
1 Centre d’addictovigilance-CEIP Normandie-Bretagne, CHU Caen Côte-de-Nacre, service de pharmaco-toxicologie, 14033 Caen cedex, France 
2 Service d’addictologie, CHU de Caen, Caen, France 
3 Laboratoire de psychologie Caen Normandie (LPCN, EA 7452), MRSH (USR 3486, CNRS-UNICAEN), Caen, France 
4 Centre d’études sports et actions motrices (CESAMS, EA 4260), MRSH (USR 3486, CNRS-UNICAEN), Caen, France 
5 Laboratoire COMETE (UMR-S 1075), Inserm, Caen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Alcool et drogues à l’université de Caen Normandie (ADUC) est une enquête longitudinale multidisciplinaire portant sur les étudiants de l’université de Caen Normandie (UCN). Elle vise à générer une connaissance actualisée des consommations de médicaments/drogue en population estudiantine et de suivre l’évolution de ces consommations au cours des années.

Méthodes

Une enquête sur le mésusage de substances psychoactives et de médicaments a été envoyée à tous les étudiants de l’UCN en novembre 2016.

Résultats

Quatre mille soixante-dix étudiants ont répondu au questionnaire (taux de participation=14 %). Le sex-ratio était de 1,84. L’âge moyen était de 20,7 ans [19–35]. Au total, 781 étudiants étaient des consommateurs de cannabis (20 %), 170 d’ecstasy (4,4 %), 58 de cocaïne (1,4 %) et 5 d’héroïne (0,1 %). Cent soixante-cinq étudiants ont indiqué qu’ils utilisaient des médicaments sans prescription médicale ou de façon excessive. Parmi eux 43 étaient des consommateurs d’opioïdes (88 % de codéine) et 27 étaient des consommateurs de benzodiazépines (dont deux tiers consommaient de l’alprazolam). Les patients présentant un mésusage s’avèrent plus à risque d’utiliser des substances psychoactives illégales (cannabis ROR=2,82 [2,04–3,9], ecstasy ROR=4,38 [2,76–6,96], cocaïne ROR=6,58 [3,42–12,67] et héroïne ROR=96,99 [10,78–872,2]). De plus un état anxieux est fréquemment retrouvé (47,2 %) de même qu’une mauvaise qualité de sommeil (38,8 %).

Discussion

L’état anxieux et la mauvaise qualité du sommeil observés en population estudiantine peuvent en partie expliquer le besoin de certains étudiants de mésuser benzodiazépines et opiacés. D’autres veulent améliorer leurs performances ce qui explique la proportion de 22,43 % d’usagers de psychostimulants. Ces résultats sont similaires à ceux retrouvés dans l’enquête ESCAPAD 2014 à l’exception de la cocaïne (1,4 % dans ADUC contre 3,2 %). Ils mettent en lumière que la politique de santé et plus particulièrement la prévention de l’usage des substances psychoactives à l’université est toujours un challenge majeur. De façon intéressante la codéine et l’alprazolam sont les médicaments les plus mésusés par la population estudiantine. L’enquête ADUC nous permettra d’étudier l’impact des récentes restrictions dans la prescription et la délivrance des médicaments à base de codéine en juillet 2017 et de certaines benzodiazépines en 2016.

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Vol 73 - N° 6

P. 576 - décembre 2018 Retour au numéro
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  • Consommation de substances psychoactives : un état des lieux au sein des étudiants de la cohorte i-Share
  • Justine Perino, Louis Letinier, Clément Mathieu, Annie Fourrier-Réglat, Ghada Miremont, Sarah Qchiqach, Christophe Tzourio, Amélie Daveluy
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  • Usage de substances potentiellement addictives en prison : résultats d’un dépistage urinaire chez des patients hospitalisés dans une unité hospitalière sécurisée inter-régionale (UHSI)
  • Jérémie Alby, Régis Bédry, Marème Kandji, Estelle Sudre, Nahid Nadjimi-Sarram, Pierre Brun, Karine Titier, Sophie Gromb-Monnoyeur

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