Cocaïne et grossesse : état des lieux des notifications spontanées au Réseau français des centres d’addictovigilance de 2010 à 2017 - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
Une enquête nationale d’addictovigilance sur la cocaïne a montré une augmentation du nombre de complications graves et d’hospitalisations en lien avec la consommation de cocaïne/crack entre 2010 et 2017. Un focus des données concernant les femmes enceintes (FE) et leurs nouveau-nés a été réalisé en complément.
Méthodes |
Analyse des notifications spontanées concernant l’usage de cocaïne pendant la grossesse et ses conséquences sur les nouveau-nés. Ces données sont issues du Réseau d’addictovigilance entre 2010 et 2017.
Résultats |
Un total de 18 femmes enceintes (FE) [âge moyen : 31 ans] a fait l’objet d’une déclaration dont 14 avec un critère de gravité. Treize FE avaient un antécédent de toxicomanie et 10 FE un antécédent de traitement substitutif aux opiacés. Cinq FE ont déclaré consommer au moins 2 substances psychoactives (SPA) dont la cocaïne, et sept FE entre 3 et 4 SPA. Neuf FE se considéraient comme usagère régulière de cocaïne. Cinq FE ont déclaré consommer la cocaïne sous forme de poudre, 5 FE sous forme de crack/free-base, 1 sous les 2 formes (forme non précisée dans 7 cas). Une FE a déclaré une administration par voie intraveineuse, 8 par voie intranasale et 7 par voie inhalée.
Les complications décrites en lien avec la prise de cocaïne étaient une complication obstétricale (7 FE, 6 syndromes de sevrage du nouveau-né et un cas de malformation), une pharmacodépendance (5 FE), une complication psychique (3 FE), une perforation de la cloison nasale (1 FE), un trouble du rythme, un syndrome de détresse respiratoire et un malaise.
Discussion |
Peu d’études sont disponibles sur la consommation de SPA chez la FE en France [1 ] et en Europe [2 ]. Aux États-Unis, 750 000 FE et naissances ont été estimés exposés à la cocaïne [3 ]. Compte tenu des risques liés à l’usage de cocaïne pendant la grossesse, une sous-déclaration des cas semble évidente, certainement liée à la non-mention de l’usage par la FE aux professionnels de santé. Ces premières données doivent encourager le dialogue entre les soignants et les FE sans les culpabiliser et relancer une sensibilisation vis-à-vis de la déclaration pour mieux appréhender les conséquences sanitaires en lien.
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Vol 73 - N° 6
P. 587 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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