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Efficacité de la photophérèse dans un cas de maladie de Crohn cutanée sévère - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.460 
M. Bataille 1, , S. Buche 1, C. Becquart 1, 2, D. Staumont-Sallé 1, 2, E. Delaporte 1, 2
1 Clinique de dermatologie, hôpital Claude-Huriez, CHRU de Lille, Lille, France 
2 Faculté de médecine, université de Lille 2, Lille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les lésions cutanées de la maladie de Crohn (MC) métastatique sont habituellement chroniques et difficiles à traiter. Nous rapportons un cas de MC métastatique cutanée réfractaire, traité avec succès par photophérèse (photochimiothérapie extracorporelle).

Observations

Un homme de 38ans présentait une MC sévère avec localisations métastatiques cutanées. La maladie évoluait depuis l’âge de 11ans, une colo-protectomie totale avec iléostomie définitive à l’âge de 22ans permettait un contrôle digestif de la maladie. L’année suivante, l’évolution était marquée par l’apparition de nodules sous-cutanés et rhagades en coup de couteau, spécifiques de la MC. L’anatomo-pathologie confirmait le diagnostic. Ces lésions étaient sévères et invalidantes ; elles siégeaient sur la verge, aux plis inter-fessier et inguinaux. Il existait également une chondrite du pavillon de l’oreille. Les lésions dermatologiques demeuraient évolutives malgré les différentes lignes thérapeutiques instaurées : traitements topiques (diflucortolone 0,1 %, tacrolimus 0,1 %), antibiothérapies lors de poussées inflammatoires (métronidazole, clarythromycine, pristinamycine), immunosuppresseurs (méthotrexate, cyclosporine), biomédicaments anti-TNF alpha (infliximab, adalimumab). Devant l’échec des thérapeutiques habituelles, une photophérèse avait été instaurée : 12 séances avaient été réalisées (2 séances 2jours de suite, répétées toutes les 2semaines), permettant une amélioration significative et prolongée plus d’un an après l’arrêt du traitement.

Discussion

Le traitement des lésions secondaires cutanées spécifiques de la MC n’est pas codifié. La chirurgie ou les topiques sont envisageables en cas d’atteinte limitée. Dans les autres cas, plusieurs molécules ont été proposées : la corticothérapie systémique, certains antibiotiques (métronidazole, etc.), les salicylés (sulfasalazine), les immunosuppresseurs (azathioprine, mycophénolate mofétil, cyclosporine, méthotrexate), les anti-TNF alpha (infliximab, adalimumab) et le thalidomide. L’oxygénothérapie hyperbare a été essayée chez quelques malades. D’autres travaux semblent montrer que la photophérèse pourrait avoir un intérêt dans le traitement de la MC digestive réfractaire. Les lésions cutanées sont histologiquement identiques aux lésions digestives, raison du choix de cette thérapeutique dans notre cas. Il s’agit d’une technique bien tolérée, n’engendrant pas d’immunosuppression ; les seules contraintes sont la nécessité d’un abord veineux et la disponibilité du malade. Nous rapportons ici le premier cas de MC métastatique réfractaire traité avec succès par photophérèse.

Conclusion

La photophérèse semble également être efficace dans le traitement de la maladie de Crohn métastatique. Ce traitement, bien toléré, est une alternative intéressante en cas d’échec des traitements classiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Maladie de Crohn, Maladie de Crohn métastatique, Maladie de Crohn métastatique cutanée, Photochimiothérapie extracorporelle, Photophérèse


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Vol 141 - N° 12S

P. S433 - décembre 2014 Retour au numéro
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