Le but de l’étude était d’évaluer les critères épidémiologiques, cliniques, cytologiques et échographiques des nodules thyroïdiens dans une population afro-caribéenne et ainsi déterminer si les critères usuels peuvent être appliqués pour prédire le risque de malignité dans cette population. Il s’agissait d’une étude rétrospective, unicentrique incluant tous les patients ayant bénéficié d’une cytoponction écho-guidée dans le service de 2007 à 2010. Nous avons examiné la situation géographique des patients, les critères cliniques, échographiques ainsi que les résultats cytologiques. Quatre cent quarante-deux patients ont été inclus. Le taux de malignité était de 10 %, en majorité des carcinomes papillaires, il s’agissait exclusivement de femmes, habitants, pour la plupart dans des zones rurales contaminées par les pesticides organochlorés. Trente-cinq pour cent étaient des micro-cancers découverts fortuitement au décours d’une thyroïdectomie. L’échographie avait une valeur diagnostique élevée pour la détection des nodules malins. Parmi nos cytologies 43 % étaient bénignes, 19 % étaient des néoplasmes folliculaires, 12 % étaient suspects de malignité et 12 % présentaient des atypies de signification indéterminée avec des risques de malignité respectifs de : 1 %, 8 %, 21 % et 3 %. Quatorze pour cent des cytologies n’étaient pas contributives, parmi elles aucune n’était maligne. Dans notre population, le cancer thyroïdien est fréquent et touche surtout les femmes en particulier dans les zones contaminées par les pesticides organochlorées, ce qui suggère le potentiel rôle de facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux. Nos résultats cytologiques, eux, diffèrent des résultats décris dans le système Bethesda, ce qui nous pousse à être vigilants quant à l’interprétation de nos résultats cytologique et à adapter notre prise en charge selon ces particularités.