Stratégies de prise en charge du mélanome métastatique en France : étude AMEL - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Jusqu’en 2011, le traitement des mélanomes avancés (stade III et IV inopérables) reposait principalement sur les chimiothérapies conventionnelles (CC) à base de dacarbazine, fotemustine ou temozolomide. La mise à disposition successive de l’ipilimumab (IPI) et des inhibiteurs de BRAF (iBRAF) a bouleversé la prise en charge de ces patients, centrée désormais sur la recherche de la mutation BRAF. L’objectif de l’étude AMEL est de décrire la prise en charge du mélanome avancé depuis l’arrivée de ces nouvelles thérapies.
Patients et méthodes |
Étude observationnelle rétrospective sur dossiers patients menée auprès de 33 médecins répartis sur l’ensemble du territoire français, qui ont inclus des patients pour lesquels un diagnostic de mélanome de stade III ou IV inopérable avait été retenu entre le 01/01/2012 et le 31/10/2012.
Observation |
Deux cent soixante et onze patients ont été renseignés, dont 264 analysables après exclusion de 7 cas ne répondant pas aux critères d’inclusion. Parmi eux, 91 % (240) étaient métastatiques et 50 % (133) étaient porteurs d’une mutation BRAF.
Résultats |
Au total, 250 patients (95 %) ont reçu une première ligne de traitement antitumoral systémique. Chez les patients mutés BRAF, 75 % avaient été traités par un iBRAF, 17 % par CC et 7 % (9) par IPI. Chez les patients sans mutation BRAF, 79 % avaient reçu une CC, le plus souvent à base de dacarbazine (64 %) et 13 % avaient reçu de l’IPI. En seconde ligne, 165 patients ont reçu un traitement, soit un taux de passage en seconde ligne de 66 %. Chez les patients BRAF mutés, le traitement de seconde ligne était principalement soit une CC (37 %), soit un iBRAF (35 %), soit de l’IPI (24 %). Le choix entre ces 3 options dépendait surtout du traitement reçu en première ligne : 48 % des patients initialement traités avec un iBRAF ont reçu une CC et 31 % de l’IPI. En revanche, quand le traitement de première ligne consistait en une CC, 85 % recevait un iBRAF en seconde ligne. Chez les patients non porteurs d’une mutation, les séquences les plus fréquentes étaient une CC en première ligne et en seconde (42 % des séquences), et une CC en première ligne puis de l’IPI en seconde ligne (29 % des séquences). Le taux de passage vers une troisième ligne était de 43 %.
Discussion |
Réalisée sur une période où les nouvelles molécules n’étaient pas encore totalement disponibles, l’étude montre toutefois le changement radical des pratiques qui s’est opéré en quelques années. La prescription d’un iBRAF chez les patients porteurs de la mutation, que ce soit en première ou seconde ligne de traitement, ainsi que l’utilisation de l’IPI à la fois chez les patients mutés et non mutés en sont les témoins.
Conclusion |
Alors que les indications de l’IPI ont été étendues, que de nouvelles thérapies ciblées ont été approuvées et que de nouvelles immunothérapies sont désormais disponibles y compris en première ligne de traitement et quel que soit le statut BRAF, une évolution majeure de la prise en charge de ces patients est attendue dans les années à venir.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Immunothérapie, Mélanome métastatique, Prise en charge, Thérapie ciblée
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S666 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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