Le radon domestique apparaît constituer un risque de santé majeur. Les études qui ont investigué le risque de cancer pulmonaire causé par ce toxique sont de nature différente et leurs résultats sont divergents. Il persiste donc des incertitudes scientifiques quant à l'importance réelle de ce risque. L'application du principe de précaution se base sur une analyse de ces incertitudes. Les études sur les mineurs, les études concernant le radon domestique, au niveau individuel et au niveau écologique, de même que les données expérimentales permettent de classer les incertitudes propres aux résultats de chacune de ces approches en tenant compte des limitations qui leur sont propres. Le risque lié au radon est avant tout le risque de cancer pulmonaire. Les études de l'exposition professionnelle des mineurs apparaissent compatibles avec les résultats des études cas-témoins concernant le radon domestique. Cependant, les résultats tirés de ces études cas-témoins, où le risque apparaît plus présent, sont contredites par des études écologiques, souvent peu probantes quant à l'existence d'un risque. Les études cas-témoins présentent un avantage intrinsèque sur les études écologiques, car elles limitent les erreurs de classement par l'individualisation de la relation exposition-effet. Par ailleurs, les données expérimentales ne sont pas en contradiction avec l'existence d'effets pour de très faibles expositions. Dès lors, l'incertitude scientifique inhérente à l'ensemble de ces données peut être partiellement levée. Ceci permet une application mieux proportionnée du principe de précaution aux nécessités de santé publique. Le recours au principe de précaution implique la nécessité de limiter dans la mesure du possible l'exposition au radon domestique, tout en maintenant la proportionnalité avec d'autres risques. Le principe de précaution se base sur l'hypothèse controversée d'une relation linéaire sans seuil entre l'exposition au radon et ses conséquences sur la santé. Cette relation a été établie à partir d'observations individuelles lors d'expositions professionnelles ou domestiques. L'adoption de ce modèle épidémiologique fait apparaître le « radon domestique » comme la deuxième cause du cancer pulmonaire, responsable d'environ 10 % de ceux-ci.

Residential radon seems to represent a major health hazard. The studies, which investigate the pulmonary risk of cancer caused by radon, are of different nature and their results are divergent. Thus, there persist scientific uncertainties concerning the real size of this risk. The application of the precautionary principle is based on an analysis of these uncertainties. Studies on miners, studies concerning residential radon (at individual and ecological level), as well as experimental data allow for the organisation of the uncertainty of each one of these specific approaches taking into account their proper limitations. The first risk that is linked to radon is the risk of pulmonary cancer. Miner occupational exposure studies appear compatible with the results of case-control studies concerning residential radon. However, the case-control studies, where the risk appears more present, are contradicted by ecological studies, often not very convincing about the existence of a risk. The case-control studies have an intrinsic advantage over the ecological studies because they limit the classification errors by the individualization of the relation-exposure effect. In addition, the experimental data are not in contradiction with the existence of effects for very small exposures. Consequently, the inherent scientific uncertainties of the totality of these data, can be classified and permit the application of the precautionary principle in a better proportioned way. The utilisation of the precautionary principle implies the necessity to limit, as far as possible, the exposure to residential radon. Precautionary principle is based on the debated hypothesis of no threshold linear relation between radon exposition and health consequences. This relation has been established on professional and residential exposures. The implementation of this epidemiological model shows the “residential radon” risk as the second cause of pulmonary cancer and responsible of about 10% of these specific cancers.