Réaction d’hypersensibilité immédiate au Caelyx® : comment la prendre en charge ? - 23/11/16
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Résumé |
Introduction |
La formulation liposomale et pegylée de la doxorubicine (Caelyx® [CL]) optimise son efficacité et sa tolérance. Elle est utilisée dans la maladie de Kaposi et les lymphomes cutanés. Une réaction d’hypersensibilité immédiate (HSI) à la 1e injection touche 3–11 % des patients en oncologie (flush, érythème, oppression thoracique, douleurs, désaturation, hypotension ; 4 grades de sévérité). Le risque de récidive d’HSI grave en cas de réintroduction est peu connu et la prévention non consensuelle. Quatre observations sont rapportées avec leur prise en charge.
Observations |
Quatre patients (3F, 1H, 25–68ans) recevaient une 1e perfusion de CL pour mycosis fongoïde (MF, n=2), Sézary (n=1) ou Kaposi endémique (n=1). Conformément aux recommandations du laboratoire, après prémédication par méthylprednisolone (40 à 80mg) et dexchlorpheniramine, la dose de 20mg/m2 était diluée dans 250mL de G5 % et administrée en 1heure (4,17mL/min soit 0,6mg de CL/min). Une HSI de grade 3 apparaissait dès les 5 premières minutes, résolutive à l’arrêt du CL. Pour 3 patients (MF no°1, Sézary et Kaposi), une alternative thérapeutique était décidée. Mais chez 2 d’entre eux (MF no°1 et Kaposi), devant une évolutivité de la maladie de fond, une réintroduction du CL était nécessaire 19 et 3mois après respectivement. Pour le 4e patient (MF no°2), en l’absence d’alternative, la reprise était décidée 15jours après. La réintroduction était encadrée d’une prémédication renforcée (ranitidine 300mg et hydroxyzine 50mg la veille au soir et le matin), et d’un débit très ralenti : 1mL/min (0,14mg de CL/min) pendant 15min, progressivement augmenté à 2mL/min (0,28mg/min).
Résultats |
La tolérance de la réintroduction était excellente chez 2 patients/3 (MF no°1 et Kaposi), autorisant la poursuite des cures, efficaces sur la maladie de fond. Mais chez une patiente/3 (MF no°2), une HSI grade 4 récidivait en quelques secondes, motivant un arrêt définitif du CL.
Discussion |
L’HSI au CL est une pseudo-allergie liée à une activation du complément (C3a–C5a et complexe terminal C5b–C9) indépendante des IgE. Une séquestration pulmonaire des polynucléaires a aussi été évoquée. La prévention n’est pas codifiée et le risque de récidive est mal connu. Une désensibilisation en 12 étapes a été décrite. Les tests allergologiques sont à éviter (toxicité cutanée de la doxorubicine). La réintroduction impose un débit initial très lent (0,1 à 0,2mg/min). Avec une prémédication renforcée par ranitidine et hydroxyzine, une réintroduction a été réalisée avec succès chez 2 de nos patients, efficace sur la maladie de fond, mais 1 patiente a récidivé une HSI grave.
Conclusion |
Une surveillance stricte doit accompagner la 1e perfusion de CL. En cas d’HSI, une alternative thérapeutique doit d’abord être privilégiée. Si elle est nécessaire, une réintroduction prudente peut être tentée. Le délai court de réintroduction pourrait être un facteur de risque de récidive d’HSI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Doxorubicine liposomale, Hypersensibilité, Lymphome T cutané
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S181-S182 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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