Sclérodermie linéaire survenue au cours d’un traitement par nivolumab : premier cas décrit - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Les anticorps anti-PD1 (Programmed Death-1) constituent aujourd’hui l’un des piliers thérapeutiques de la prise en charge du mélanome non résécable ou métastatique. Les effets secondaires les mieux décrits sont de type dysimmunitaire. Nous rapportons le premier cas de sclérodermie localisée survenue au cours d’un traitement par anti-PD1.
Observations |
Un patient de 65 ans était suivi pour un mélanome pectoral gauche de Breslow 9mm, non ulcéré, d’évolution métastatique en ganglionnaire axillaire gauche, sous-cutané et hépatique (stade IV) 2 ans après le diagnostic du primitif. Ses antécédents étaient marqués par une endartériectomie carotidienne gauche, une dyslipidémie et un mycosis fongoïde en petites plaques stable, sans traitement depuis 10 ans. Il n’avait pas d’antécédent personnel ou familial d’auto-immunité. Son traitement habituel comprenait de l’aspirine et de l’atorvastatine. Devant l’absence de mutation du gène BRAF, un traitement par nivolumab à la dose de 3mg/kg toutes les 2 semaines était initié permettant une stabilité clinico-radiologique de l’ensemble des cibles métastatiques. À 20 mois de traitement par nivolumab, le patient notait l’apparition d’une bande hypopigmentée verticale médio-frontale, discrètement nacrée, centrée par une zone érythémateuse plus infiltrée (Fig. 1). L’histologie était compatible avec une morphée. Le nivolumab était, par ailleurs, bien toléré, aucune autre manifestation dysimmunitaire n’était constatée. Un traitement par bétaméthasone crème 0,05 % permettait une régression partielle de l’hypopigmentation contrastant avec la persistance de l’aspect érythémateux infiltré central et l’apparition d’une dépression cupuliforme en regard de la zone de biopsie, 1 mois après le geste.
Discussion |
Les effets secondaires cutanés habituellement décrits sous immunothérapies sont généraux (prurit, rash) ou immuno-induits (vitiligo, maladies bulleuses). Ce premier cas de sclérodermie linéaire est atypique par sa survenue chez un homme adulte et pourrait constituer, par le biais de la levée efficace d’un checkpoint immunologique, un nouvel effet immunomédié des anti-PD1. La localisation frontale de cette sclérodermie et l’apparition secondaire d’une dépression cupuliforme invitent à une surveillance accrue en raison du risque de fibrose profonde atteignant les plans musculaires sous-jacents.
Conclusion |
Un recueil prospectif des cas de sclérodermie localisée survenant sous anti-PD1 est nécessaire pour renforcer l’imputabilité du médicament.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Mélanome, Sclérodermie localisée
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S363 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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