Mésusage de médicaments antitussifs et antihistaminiques chez les jeunes dans la région Midi-Pyrénées - 01/03/17
Résumé |
Introduction |
L’usage récréatif de « purple drank » a été identifié aux États-Unis dès les années 1990 et fait l’objet de signalement chez les jeunes. Cette boisson est obtenue en mélangeant un sirop violet associant codéine/prométhazine avec un soda. En France, cette association n’est pas commercialisée et les médicaments opioïdes antitussifs et antihistaminiques sont combinés par les consommateurs. L’objectif de ce travail était d’identifier et décrire les cas liés à ce mésusage en Midi-Pyrénées.
Méthodes |
Les cas de mésusage ont été recherchés dans l’ensemble des notifications ou signalements rapportés au centre d’addictovigilance de Toulouse entre 2013 et 2016. Ces données ont été complétées par une requête dans le PMSI du CHU de Toulouse, en recherchant les dossiers comprenant au moins un des codes diagnostics prédéfinis (T40, T42, T43, T48, X62) chez des patients de 10 à 25 ans, du 01/01/2013 au 31/12/2015. N’ont été retenus après analyse des comptes-rendus d’hospitalisation que les cas où le mésusage d’antitussif opioïde et/ou antihistaminique à des fins récréatives était objectivable.
Résultats |
Entre décembre 2015 et juillet 2016, 5 pharmacies ont signalé des demandes parfois quotidiennes de sirop codéiné, dextrométorphane (sirop, comprimés) et prométhazine (comprimés), par des sujets de 15 à 25 ans. Aucun cas de mésusage ayant nécessité une prise en charge médicale n’a été rapporté. Parmi les 916 hospitalisations correspondant aux codes de sélection, 3 cas ont été retenus. Un homme de 25 ans et une fille de 15 ans avaient été hospitalisés pour troubles de la vigilance ou du comportement suite à la consommation de dextrométorphane sirop. Une fille de 14 ans avait été hospitalisée après mésusage d’alimémazine sirop associée à une intoxication éthylique. Aucun de ces cas n’a été signalé au système d’addictovigilance.
Discussion |
Les signalements par les réseaux de pharmaciens sentinelles et les cas identifiés dans les données d’hospitalisation suggèrent l’existence d’un détournement d’usage des spécialités antitussives et antihistaminiques, par des adolescents et jeunes adultes en Midi-Pyrénées. Afin de repérer les hospitalisations en lien avec ce mésusage en France, une requête à partir des données nationales du PMSI pourrait être envisagée. D’après notre analyse, le code T48.3 serait à privilégier.
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Vol 72 - N° 1
P. 163 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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