L’accessibilité aux unités neuro-vasculaires (UNV) pour la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux s’est considérablement développée en France grâce à la mise en œuvre du « Plan national d’action AVC 2010–2014 ». Dans ce contexte, l’objectif de notre étude est d’étudier l’évolution du profil des patients admis en UNV et celle de la létalité hospitalière précoce.

Nous avons sélectionné les séjours relatifs à un AVC (codes I61, I63, I64 en diagnostic principal) dans la base PMSI-MCO de France métropolitaine pour la période 2009−2014. Nous avons examiné́ les évolutions du profil sociodémographique, de la comorbidité (index de comorbidité de Charlson, [ICC]) et de la létalité hospitalière jusqu’à sept jours en distinguant les patients admis de ceux non-admis en UNV.

Entre 2009 et 2014, le nombre d’AVC pris en charge en UNV a augmenté de 21 868 à 48 210. Bien que l’âge moyen des patients « UNV » soit resté toujours inférieur à celui des « non-UNV », son augmentation était plus importante chez les premiers (+2,5ans contre +1 an chez les non-UNV, p <10⁻³). Chez les patients UNV, la proportion résidant dans des petites communes est passée de 51,7 % à 54,9 % (p<10⁻³) alors qu’elle est restée stable pour les patients non-UNV. Dans les deux populations, le degré de comorbidité a augmenté (évolution de l’ICC médian de 0 à 2 points en population totale). La létalité hospitalière à sept jours a globalement diminué de 9,3 % en 2009 à 8,1 % en 2014 (p<10⁻³). La létalité était cependant deux fois moindre chez les patients UNV (de 4,4 % en 2009 à 3,9 % en 2014) que chez les patients non-UNV (de 10,7 % en 2009 à 11,4 % en 2014).

Ces unités spécialisées ont accueilli des patients plus âgés et présentant plus de comorbidités, sans que la létalité hospitalière précoce n’ait augmenté. Le devenir à moyen et long terme de ces patients mériterait d’être exploré notamment en termes de profil fonctionnel.