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Prévalence des troubles psychiatriques et addictologiques auprès de trois générations successives de migrants : résultats d’une étude menée en population générale - 30/09/17

Doi : 10.1016/j.encep.2016.06.008 
D. Guardia a, , J. Salleron b, J.-L. Roelandt c, G. Vaiva b
a Service de psychiatrie de l’adolescent, clinique Lautréamont, 1, rue de Londres, 59120 Loos, France 
b CHU de Lille, 59037 Lille cedex, France 
c Centre collaborateur OMS, EPSM Lille métropole, 59260 Hellemmes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

La santé mentale des populations migrantes est devenue un enjeu majeur de santé publique. Ces populations présentent une souffrance psychologique plus importante que les populations d’accueil. L’influence du processus migratoire sur l’émergence de ces troubles et ses conséquences sur les générations suivantes restent incertaines. Cette étude dresse une estimation de la prévalence des troubles psychopathologiques au sein de trois générations de migrants.

Méthode

L’étude a été menée en population générale par le Centre collaborateur français de l’Organisation mondiale de la Santé, en France métropolitaine, sur un échantillon de 37 063 personnes âgées de 18ans et plus. Les données sur la migration ont permis d’identifier trois sous-groupes, selon qu’il s’agissait de migrants de première (n=1911), deuxième (n=4147) ou troisième génération (n=3763). L’outil diagnostique employé était le Mini International Neuropsychiatric Interview.

Résultats

Le statut de migrant accroît le risque de troubles dépressifs (odds ratio [OR]=1,555), de troubles bipolaires (OR=1,597), d’état de stress post-traumatique (OR=1,615), d’abus de substance (OR=2,522) et d’alcool (OR=1,524), de dépendance aux drogues (OR=2,116). Ce risque est maintenu à la seconde et à la troisième génération. Le processus migratoire influe sur la santé mentale des populations indépendamment de la situation socioéconomique ou de l’origine géographique.

Conclusion

La prise en compte de la migration et de la génération de migration comme variables d’analyses permet de définir un profil de risque psychopathologique spécifique. Celui-ci serait lié à l’action conjointe d’un passé migratoire et d’une situation socioéconomique précaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Introduction

Mental health of migrant populations has become a major public health issue since these populations more often suffer from mental health problems than host populations. The influence of the migration process on the emergence of these disorders and its impact on future generations is uncertain. This study provides an estimate of the prevalence of mental disorders among three generations of migration.

Method

The study was conducted in the general population by the French Collaborating Center of the World Health Organization, in France, on a sample of 37,063 people aged 18 and older. The subjects interviewed were selected by a quota sampling method and, thus, were representative of the general population in the 47 study sites in France. This method develops a sample of subjects with the same characteristics as the general population on predefined issues, such as age, sex, educational level and socioprofessional category. The designation of migrant status was based on the country of birth of the subject, the subject's parents and the subject's grandparents. We defined a migrant as first generation (a subject born abroad; n=1911), second generation (at least one parent born abroad; n=4147), or third generation (at least one grandparent born abroad; n=3763) of migrants. The diagnostic tool used was the Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI). The MINI is a brief structured diagnostic interview developed by psychiatrists for ICD-10 and DSM-IVTR psychiatric disorders in the general population. The comparisons by generation of migrants were performed by chi-square test for qualitative variables and by an analysis of variance for quantitative variables. The same tests were used to compare the presence of mental disorders according to the characteristics of the population. Factors with a P-value less than 0.2 were entered in a multivariable logistic regression to assess the relationship between the generation of migrants and the presence of mental disorders, adjusting for the confounding factors.

Results

Thirty-eight per cent of migrant subjects have psychological difficulties, versus 30 % in the host population. These results are observed on three successive generations of migrants. Migration status increases risk of depressive disorders (OR=1.555), bipolar disorder (OR=1.597, CI=1.146–2.227), post-traumatic stress disorder (OR=1.615), substance abuse (OR=2.522) and alcohol abuse (OR=1.524), and drug dependence (OR=2.116). This risk is maintained at the second and third generation. The migration process affects mental health of population regardless of socioeconomic status or geographic origin.

Conclusion

The consideration of migration and generation of migration shows a specific psychopathological risk profile. This is related to the joint action of a migratory past and precarious socioeconomic situation.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Épidémiologie, Troubles psychiatriques, Population générale, Migration

Keywords : Epidemiology, Psychiatric disorders, General population, Migration


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Vol 43 - N° 5

P. 435-443 - octobre 2017 Retour au numéro
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