Pertinence des indices de survie pour le suivi des cohortes à très long recul - 23/11/17
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Résumé |
Introduction |
La survie des implants, suite à une arthroplastie, est le plus fréquemment calculée par la méthode de Kaplan-Meier (KM). Cette approche statistique a été initialement conçue pour estimer les chances de survie des patients (mortalité) suite au traitement de maladies mortelles comme le cancer, les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance cardiaque, etc. La forte utilisation de la méthode KM en médecine et en épidémiologie a conduit les chirurgiens orthopédistes à l’utiliser pour estimer les chances de survie des implants (réopération). Suite à la publication d’études à long terme sur l’arthroplastie de hanche et de genou, les chercheurs ont constaté que les estimations de KM sont considérablement influencées par des « risques concurrents » (décès ou pertes de suivi de patients) pouvant précéder l’évènement d’intérêt (révision de l’implant).
Matériel et méthodes |
Nous rapportons la survie à 30 ans de 347 prothèses totales de hanche non cimentées et avons constaté une diminution importante de la survie KM, par rapport au taux de survie à 25 ans pour la même série, alors qu’il n’y eu qu’une seule révision de tige dans cet intervalle. Afin de comprendre et justifier cette découverte inattendue, nous avons étudié la littérature et trouvé de nombreux articles et éditoriaux récents recommandant d’autres méthodes statistiques pour analyser la survie au-delà de dix ans de recul. Nous avons donc suivi ces recommandations et calculé la survie en utilisant la méthode « cumulative incidence function » (CIF) qui, contrairement au KM, n’est pas influencée par les risques concurrents.
Résultats |
En comparant les estimations, nous constatons que la méthode KM exagère les taux de révision par rapport au CIF, de 59 % pour la tige (6,3 % contre 3,7 %) et de 65 % pour la cupule (32,2 % contre 20,8 %). La principale raison de ces écarts est la forte proportion de patients décédés (n=225 hanches, 65 %) ainsi que les pertes de vue (n=24 hanches, 7 %) pendant la période de recul. Malgré ce biais, nous étions obligés de présenter les estimations KM, car étant plus fréquemment rapportées dans la littérature, permettent une comparaison directe avec d’autres études publiées.
Conclusion |
Les chirurgiens orthopédistes ont appris, par habitude, à analyser les courbes de survie KM rapportées dans les études publiées à moyen et long terme. Cependant, cette étude montre les limites de l’indice KM dans le cadre de l’évaluation des cohortes à long recul avec une forte proportion de patients décédés, et l’intérêt d’autres indices, tels que le CIF.
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Vol 103 - N° 7S
P. S90-S91 - novembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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