Épidémie de meningococcémies à Neisseria meningitidis du groupe C dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La méningococcémie est une urgence thérapeutique et sanitaire, très peu de cas de forme respiratoire sans atteinte méningée sont décrits et peu d’épidémies de méningococcie ont été rapportées en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Nous décrivons une épidémie d’infection invasive à méningocoque du groupe C survenus dans un EHPAD d’Ile-de-France.
Matériels et méthodes |
Description rétrospective de l’épidémie et de sa prise en charge.
Résultats |
Le 2 novembre 2016, une femme âgée de 85 ans résident dans un EHPAD de Seine-et-Marne est adressée au service d’accueil des urgences (SAU) d’un Centre Hospitalier d’Ile-de-France pour une hyperthermie à 40°C accompagnée d’une dyspnée et d’épisodes de vomissements. L’examen clinique objective une hyperthermie, des râles bronchiques diffus, et aucun signe neurologique ni cutané. Un syndrome alvéolaire bilatéral est observé sur la radiographie de thorax. Une antibiothérapie par ceftriaxone1g par jour est initiée au SAU après les prélèvements biologiques. Les hémocultures réalisées seront positives en 18h à cocci à gram négatif. La mise en évidence de Neisseria meningitidis entraîne un signalement à l’agence régionale de santé le 04 novembre. En moins de 10j, suivant cette admission, 4 autres résidents du même EHPAD seront admis au SAU. Parmi ces derniers, on a un cas confirmé de bactériémie à Neisseria meningitidis et 3 cas étiquetés probables du fait d’un tableau clinique similaire avec un lien épidémiologique, mais sans documentation microbiologique. Les présentations cliniques étaient atypiques avec un tableau à prédominance respiratoire sous forme de bronchopneumopathie et bactériémie sans purpura ni atteinte méningée. En l’absence de contact physique entre les deux cas confirmés, une transmission par l’intermédiaire d’un professionnel de santé est suspectée. Un total de 64 résidents, 72 professionnels de santé et 8 cas contacts familiaux ont reçu une prophylaxie (antibiothérapie et vaccination).
Conclusion |
Les collectivités de personnes âgées dépendantes résidant en EHPAD peuvent être victimes d’infections invasives à méningocoque avec des issues potentiellement fatales. Le tableau dans ce contexte peut être atypique risquant d’entraîner un retard d’investigation de l’enquête épidémiologique. Une réflexion sur la vaccination anti-méningococcique en EHPAD devrait être envisagée autant chez les résidents que chez le personnel soignant.
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Vol 48 - N° 4S
P. S78 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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