En France, les visites en service de santé au travail (SST) représentent une occasion privilégiée de repérer les cas d’asthme en relation avec le travail (ART). Ce travail vise à fournir une démarche simple, confrontée aux résultats d’une expertise, susceptible d’aider le médecin du travail à repérer un ART.

Dans le cadre d’une étude épidémiologique avec un recrutement en SST, les sujets repérés, par autoquestionnaire, comme ayant un asthme actif potentiel, se voyaient proposer des autoquestionnaires sur les symptômes et les expositions professionnelles et la tenue d’un journal de débit expiratoire de pointe (DEP). Une expertise basée sur ces informations les classait en potentiellement non-asthmatiques (NA), asthmatiques sans relation avec le travail (ASRT) et ART. La recherche d’informations discriminant des sujets ART et ASRT, tels qu’identifiés par l’expertise, a été faite par le test du Chi², puis par la régression logistique.

L’expertise des 152 questionnaires approfondis a classé 16 salariés comme NA, 43 comme ASRT et 93ART. La démarche d’expertise est détaillée sur la base d’exemples. L’amélioration des symptômes hors du travail, l’exposition professionnelle aux asthmogènes, la rythmicité de la variabilité du DEP et la recherche d’une sensibilisation par tests cutanés ont permis de discriminer les ART et les ASRT selon l’expertise avec une bonne valeur prédictive positive.

Un autoquestionnaire simple et un journal de DEP permettent de repérer potentiellement des asthmes en relation avec le travail dans une population tout-venant suivie en SST.

In France, the mandatory medical examinations of the workers at the occupational health services (OHS) are a great opportunity for the screening of work-related asthma (WRA). This work aims to present a simple procedure that could help the occupational physicians to screen for WRA cases. This procedure was compared to the results given by an expert classification.

An epidemiological study was carried out with a recruitment made in OHS. A self-administered questionnaire was used to detect subjects with a potential active asthma. They were then asked to fill in in-depth self-administered questionnaires on symptoms and occupational exposure and a peak flow diary. Using this information, experts classified the subjects in potentially non-asthmatics (NA), no work-related asthmatics (NWRA) and WRA. Relevant items to distinguish WRA from NWRA, such as identified by the expert classification, were detected using Chi² test and logistic regression.

Using the 152 symptom and exposure questionnaires and the peak flow diary outcomes, the experts classified 16 workers as NA, 43 as NWRA and 93 as WRA. The classification by the experts is detailed based on several examples. The information best discriminating WRA from NWRA was: improvement in symptoms when out of work, occupational exposure to asthmogens, rythm of variability of the peak flow values, and the skin prick tests. Their use led to a good positive predictive value.

A few auto-administered questions and a peak flow diary enable to potentially detect work-related asthma cases in a population of unselected workers monitored in OHS.