La laminoplastie cervicale est largement utilisée dans le traitement des myélopathies cervicarthrosiques au Japon. Le but de ce travail a été d'évaluer les résultats clinico-radiologiques avec un recul de 2 ans et plus pour préciser ses avantages et défauts par rapport à la laminectomie.

Pour cette étude, 30 patients, 11 femmes et 19 hommes, âgés de plus de 40 ans, ayant eu une laminoplastie cervicale de C3 à C7 pour myélopathie cervicarthrosique, ont été revus avec un recul moyen de 3,7 ans. La symptomatologie fonctionnelle a été évaluée en préopératoire et lors du dernier examen selon le score établi par la Japanese Orthopaedic Association. Tous les patients ont eu des radiographies standard de face et de profil et des radiographies dynamiques de profil, en flexion et extension du rachis cervical en préopératoire et au dernier recul. La comparaison des radiographies réalisées en préopératoire et au dernier recul a permis d'étudier la survenue de modifications de la courbure du rachis cervical dans le plan sagittal, l'évolution de sa mobilité globale, l'apparition ou l'aggravation d'un glissement intervertébral, enfin les modifications apparues dans la mobilité angulaire et antéro-postérieure intervertébrale à chacun des étages du rachis cervical.

Chez 23 % de nos patients, une modification de la courbure du rachis cervical dans le plan sagittal est survenue. Le pourcentage des étages où un glissement était apparu ou s'était aggravé au dernier recul était de 0,67 %, donc moins nombreux, de façon statistiquement significative que ceux de la laminectomie (11,7 %). Une ossification spontanée entre des épines était apparue dans 43,3 % des cas. Aucun patient n'a été ré-opéré pour cause de déstabilisation postopératoire.

L'avantage de la laminoplastie sur la laminectomie étendue est la stabilité rachidienne. Son défaut est probablement la complexité de sa technique opératoire.

Cervical laminoplasty has been widely used in Japan as the treatment of progressive cervical myelopathy. However, in 1993, Guigui reported that extensive cervical laminectomy was enough for the treatment of cervical myelopathy secondary to stenotic conditions. The purpose of this report was to compare the results of extensive laminectomy as reported by Guigui in 1998 with those of laminoplasty in our series using exactly the same criteria for anatomic analysis.

Thirty patients aged over 40 years who underwent a spinous process splitting laminoplasty using a threadwire saw from C3 to C7 without fusion for cervical spondylotic myelopathy were reviewed retrospectively with an average follow-up of 3.7 years. Functional results were evaluated according to the Japanese Orthopedic Association scoring system for cervical myelopathy. Lateral views in the neutral position, in flexion, and in extension of the preoperative cervical roentgenograms were analyzed in comparison with the last follow-up films in order to identify the change in the curvature of the cervical alignment, in the range of neck motion, in the intervertebral angular mobility, and in the anteroposterior displacement of the vertebral bodies, and finally to identify the incidence of spinal instability. These data were compared with those of extensive laminectomy published by Guigui.

Seven patients (23%) developed postoperative changes in cervical spine curvature. Only one patient had a new destabilized level postoperatively. No patient required new surgery. Compared with the results obtained after extensive cervical laminectomy, incidence of new destabilized level or aggravated level was statistically lower after laminoplasty than after laminectomy.

Spinous process splitting laminoplasty causes an ossification between the remaining spinous process and an unexpected fusion of the lateral mass. These results may prevent postoperative segmental destabilization.